Essentiels de la facilitation : Les préjugés inconscients
Nos hypothèses, croyances et préjugés envers un groupe de personnes affectent la façon dont nous traitons les membres de ce groupe. Les groupes peuvent être définis par la race, l'origine ethnique, le sexe, les capacités et les handicaps, ou par d'autres caractéristiques physiques et sociales. Pour assurer un environnement de réunion sûr, il est essentiel de prendre conscience de nos pensées, de nos sentiments et de notre comportement à l'égard des différents groupes de personnes.
En quoi consistent les préjugés inconscients et comment se manifestent-ils?
Les préjugés se forment à partir de nos expériences, des normes et des messages reproduits par la société, ainsi que par ce qui nous a été enseigné auparavant. Ils peuvent être positifs ou négatifs et se manifestent parfois sous forme de préférence, pour ou contre quelque chose.
Notre cerveau perçoit, filtre et catégorise continuellement les renseignements pour nous aider à donner un sens à tout. Comme cela se produit automatiquement, nous arrivons à des conclusions sans bien avoir réfléchi. Nous pouvons être conscients de certains de nos préjugés, mais la majorité de ceux-ci sont inconscients. Ces préjugés semblent normaux pour nous, alors nous ne les remarquons pas.
Les préjugés inconscients sont les pensées et les sentiments que nous avons sans le savoir. Il s'agit de stéréotypes appris, involontaires et profondément ancrés. Les préjugés inconscients peuvent influer sur les comportements. De cette façon, il peut arriver que nous traitions un certain groupe de personnes de façon inéquitable, que ce soit positivement ou négativement.
Comment pouvons-nous reconnaître les préjugés lors de la facilitation de réunions?
Les préjugés peuvent se manifester dans de nombreuses circonstances lors de la facilitation, et souvent, de façon inattendue. À qui s'adresse-t-on lorsqu'on demande des avis? Sommes-nous portés à reconnaître certaines idées plus souvent ou plus rapidement que d'autres? De quelle façon recherchons-nous des points de vue ou des expériences variés? Avec qui établissons-nous des contacts visuels? Ce ne sont que quelques exemples.
Les préjugés peuvent également être classés de différentes façons :
- préjugé d'affinité : la tendance à rechercher des personnes qui nous ressemblent;
- préjugé de confirmation : la tendance à rechercher ou à favoriser les renseignements qui confirment nos propres convictions et à ne pas tenir compte de ceux qui ne s'y conforment pas;
- préjugé de conformisme : lorsqu'une personne est portée à aligner ses propres perceptions avec celles des autres;
- préjugé de contraste : l'action de valoriser une expérience davantage qu'une autre;
- autres préjugés, notamment ceux fondés sur la race, l'âge, le sexe, les antécédents, les capacités et les handicaps.
Un défi pour les facilitateurs
En examinant nos propres préjugés inconscients, nous pouvons apprendre à les gérer. En tant que facilitateurs, nous devons faire preuve d'impartialité, ce qui signifie également d'aider les autres à voir au-delà de leurs préjugés. Pour favoriser des environnements de réunion inclusifs, nous devons absolument prendre conscience de nos propres préjugés et nous efforcer d'abandonner ceux qui entraînent un traitement inéquitable des autres.
Nous pouvons commencer par :
- reconnaître et observer nos préjugés;
- établir des liens et des relations avec ceux qui sont différents de nous;
- prendre des décisions de façon objective en utilisant un processus rationnel et conscient;
- cesser de réagir de façon automatique;
- combattre le retour de nos préjugés.
Écouter de façon active
En tant que facilitateurs, nous utilisons les valeurs participatives afin de rapprocher les points de vue et les expériences variés. L'écoute active est une façon efficace de mieux comprendre les personnes dont les expériences et les approches diffèrent des nôtres. Il s'agit de se concentrer pleinement sur les propos des autres, et de démontrer notre écoute à l'aide de signes verbaux et non verbaux.
Vous voulez en savoir davantage? Voici une ressource sur les techniques d'écoute active.
Repérer les hypothèses
Les hypothèses sont des notions que nous tenons pour acquises, qu'il y ait ou non des preuves pour les étayer. Le repérage des hypothèses peut être un excellent moyen d'établir un terrain d'entente entre les gens. Lorsque nous reconnaissons nos hypothèses et que nous réfléchissons à savoir si elles sont partagées, ou même réelles, nous faisons un pas important vers la collaboration.
Questions pour aider à reconnaître les préjugés
Comprendre nos propres préjugés inconscients.
- Quels sont mes préjugés?
- Mes préjugés sont-ils des pensées automatiques?
- Quels sentiments provoquent-ils en moi?
- Qu'est-ce qui pourrait m'aider à comprendre mes préjugés?
Comprendre les préjugés des participants.
- Quel type de langage le locuteur utilise-t-il?
- Ce langage est-il fortement positif ou négatif?
- Quel type de faits le locuteur communique-t-il?
- Inclut-il ou omet-il certains faits que vous ou d'autres jugez importants?
Conseils pour aborder les préjugés inconscients durant une réunion
- Songez à mettre en place des principes directeurs en utilisant une terminologie précise pour aider le groupe à mettre en lumière les préjugés inconscients.
- Demandez-vous régulièrement qui vous n'entendez pas souvent parler.
- Faites une pause et invitez les personnes qui n'ont pas pris la parole récemment à s'exprimer.
- Lorsque vous décelez un préjugé potentiel, donnez l'exemple en faisant preuve de curiosité et en posant des questions pour aider la personne et les membres du groupe à réfléchir. Par exemple : « Pouvez-vous m'en dire plus à ce sujet? » ou « Aidez-nous à comprendre ce que vous voulez dire. ».
- Référez-vous aux principes directeurs du groupe lorsque vous repérez un préjugé potentiel. Ceci aidera les autres à voir et à surmonter les obstacles qui nuisent à une pleine participation.