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Comprendre les réseaux complexes de gouvernance (TRN4-V49)

Description

Cette vidéo présente Göktuğ Morçöl, professeur de politique et d'administration publiques à l'École des affaires publiques de l'Université Penn State Harrisburg, qui parle des réseaux complexes dans lesquels les gouvernements mènent leurs activités, ainsi que des outils dont ils ont besoin pour pouvoir composer avec divers degrés de complexité.

Durée : 00:23:28
Publié : 20 janvier 2025
Type : Vidéo


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Comprendre les réseaux complexes de gouvernance

Transcription

Transcription

Transcription : Comprendre les réseaux complexes de gouvernance

[00:00:00 La vidéo s'ouvre sur une page de titre animée montrant des mains levées en l'air et des bulles de dialogue. Texte à l'écran : Réseaux de gouvernance complexes.]

[00:00:04 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Göktuğ Morçöl, Professeur de politique publique et d'administration publique, École des affaires publiques, Université d'État de Pennsylvanie.]

Göktuğ Morçöl : Bonjour, Je vais aujourd'hui parler des réseaux de gouvernance complexes. Cette notion peut sembler ésotérique, mais, à mon avis, elle est en fait très pertinente pour les fonctionnaires du monde entier. J'en parle et j'écris à ce sujet depuis longtemps.

[00:00:24 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive. Texte à l'écran : Qu'est-ce qu'un « réseau de gouvernance complexe » et comment avez-vous élaboré ce concept?]

Göktuğ Morçöl : Je veux d'abord parler de ce que sont ces réseaux et de la façon dont moi-même et d'autres avons élaboré ce cadre conceptuel, pour ainsi dire.

[00:00:35 Diapositive. Texte à l'écran, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Premièrement, de mon point de vue, ma recherche visait à comprendre comme les humains ont résolu ou tenté de résoudre leurs problèmes collectifs à travers l'histoire. En particulier, quels rôles les gouvernements ont-ils joués dans la résolution de problèmes collectifs? Et encore plus spécifiquement, comment cela se produisait-il de façon institutionnalisée au début du XXe siècle? Il s'agit donc, bien entendu, de questions générales, mais elles ont des réponses précises et concrètes.

[00:01:15 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive. Texte à l'écran : Qu'est-ce qu'un « réseau de gouvernance complexe » et comment avez-vous élaboré ce concept?

Le réseau de gouvernance complexe est le produit de dizaines d'années de travail. Un organigramme avec quatre cases :

  • Réseaux (sociologie, mathématiques, biologie)
  • Gouvernance (science politique, politiques publiques, administration publique)
  • Complexité (mathématiques, économie, gestion des activités)

Ces trois cases sont reliées par des flèches pointant vers la quatrième case – Réseaux sur la gouvernance complexe (RGC).]

Göktuğ Morçöl : Pour vous mettre en contexte, les réseaux de gouvernance complexes sont le fruit de décennies de travail et ils comportent plusieurs aspects. Comme le nom le laisse entendre, ces aspects sont la gouvernance, les réseaux et la complexité.

[00:01:34 Écran divisé : La diapositive précédente est rejointe par une série de livres

  • The Transformation of Governance
  • Democratic Governance
  • Collaborative Governance Regimes
  • Interactive Governance
  • Governance Networks in the Public Sector
  • Governance Networks in Public Administration and Public Policy
  • Network Governance
  • Managing Chaos and Complexity in Government
  • Complex Governance networks
  • Managing Complex Governance Systems
  • Complex Systems Governance.]

Göktuğ Morçöl : On mène des études sur la gouvernance depuis déjà longtemps, probablement depuis les années 1990. Certaines études remontent à plus loin encore. Des études sur les réseaux, les réseaux de gouvernance, ont aussi été menées, encore une fois à la fin des années 1990 et dans les années 2000. On trouve aussi des études sur la complexité, les systèmes complexes et les systèmes adaptatifs complexes, qui ont été adaptées et utilisées un peu plus tard dans les domaines des politiques publiques et de l'administration publique. En fait, leurs histoires remontent à beaucoup plus tôt que cela.

Donc, en regroupant tous ces éléments, nous arrivons aux réseaux de gouvernance complexes, ou, comme certains les appellent, aux systèmes de gouvernance complexes. Quelques livres ont été publiés sur ces sujets, y compris le mien, publié l'an dernier.

[00:02:34 Göktuğ Morçöl apparait en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : Que représentent ces trois concepts? De façon très brève et simplifiée, je dirais que la gouvernance,

[00:02:45 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : ou plus précisément la gouvernance polycentrique, signifie que l'on trouve dans un système de gouvernance de multiples acteurs qui jouent des rôles dans la résolution de problèmes collectifs. Il s'agit entre autres des gouvernements et d'organismes non gouvernementaux, d'organismes à but non lucratif et d'organismes privés, et ainsi de suite. C'est là l'idée fondamentale.

Dans les réseaux, ou les réseaux de gouvernance, l'idée fondamentale est de savoir comment ces acteurs sont interreliés. Pouvons-nous étudier et comprendre les structures de ces interconnexions? Et la complexité, les théories des systèmes complexes et les systèmes adaptatifs complexes portent sur la dynamique de ces relations.

Il faut donc réunir ces trois éléments. Il s'agit d'acteurs multiples qui sont liés sur le plan structurel, ce qui crée ces relations dynamiques et ces systèmes de réseau. Donc, cela résume essentiellement l'idée derrière les réseaux de gouvernance complexes.

[00:03:54 Texte à l'écran : Pouvez-vous nous donner des exemples de réseaux de gouvernance complexes? Comment peuvent-ils contribuer à éclaircir les enjeux de gouvernance pour les gouvernements?]

Göktuğ Morçöl : D'accord, vous pourriez ensuite dire que ce sont des questions théoriques, mais quelles en sont les répercussions et en existe-t-il des exemples?

[00:04:04 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : Oui, en fait, je veux vous donner deux exemples : l'un provient du Canada; l'autre des États-Unis.

Celui du Canada est lié au recyclage dans la ville d'Ottawa.

[00:04:18 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : J'ai habité à Ottawa pendant la première moitié de 2022. C'était à la fin de la pandémie. Je faisais mon travail de recherche et je formulais des observations sur la ville, que j'ai bien aimée, soit dit en passant.

C'est une ville très agréable. J'ai hâte d'y retourner.

Alors, le recyclage à Ottawa est un système complexe. Je dirais qu'il s'agit de réseaux de gouvernance complexes. On y trouve de multiples acteurs, comme les études sur la gouvernance le donnent à penser. Il y a de multiples acteurs. Par exemple, il y a une ville, les citoyens et les entreprises de la ville. Il y a des entreprises de collecte des ordures, des zones d'amélioration commerciale et probablement d'autres. Et chacun de ces acteurs interagit d'une façon ou d'une autre afin que les choses se fassent.

[00:05:19 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : N'oublions pas que ces entités n'ont pas toutes des structures, ou des intentions, des durées d'attention et de niveaux de connaissances identiques. Elles sont toutes différentes et n'ont pas les mêmes priorités. Elles doivent toutefois travailler de concert d'une façon ou d'une autre afin d'obtenir des résultats et que le recyclage ait lieu dans la ville.

Comment cela fonctionne-t-il?

[00:05:45 Texte additionnel sur la diapositive :

Précollecte : Le Service de la gestion des déchets solides de la ville d'Ottawa (la Ville) met à la disposition des citoyennes et citoyens « les boîtes bleues et noires et les bacs verts ».

  • Le citoyen ou la citoyenne présente une demande de boîtes.
  • La Ville livre les boîtes à sa résidence.
  • Le processus de recyclage est expliqué sur le site Web de la Ville.
  • La Ville met des conteneurs à la disposition du public.

Collecte : La Ville fait la collecte des matières recyclables.

  • Dans certains quartiers ou certaines installations, c'est l'entreprise de recyclage WM qui fait la collecte.
  • Les citoyennes et citoyens et les entreprises déposent certaines matières recyclables dans des centres de recyclage privés.
  • La Ville ou les zones d'amélioration commerciale (ZAC) font la collecte des matières recyclables déposées dans des conteneurs publics.

Traitement : Les matières recyclables sont triées et mises en balles au centre de tri de la Ville.

  • Les matières recyclables sont envoyées dans diverses installations de traitement privées situées en Ontario, au Québec et en Malaisie.
  • Les matières recyclables sont converties en produits de consommation dans ces installations privées.]

Göktuğ Morçöl : J'ai brossé, à la lumière de mes observations et de mes lectures lorsque je me trouvais à Ottawa, ce genre de portrait simplifié, mais cela vous donne une idée de la portée du système de recyclage et des acteurs qui y participent.

Il y a la phase de précollecte, la phase de collecte et la phase de traitement. De multiples acteurs participent au processus à chacune des phases. Vous pouvez commencer à voir la complexité de la situation avec les multiples acteurs, leurs relations et la dynamique de ces relations.

[00:06:23 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : J'ai fait une observation et j'ai pris des photos quand je me trouvais à Ottawa. Encore une fois, c'est une ville merveilleuse et j'ai pris beaucoup de photos, dont celle-ci.

[00:06:33 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Il s'agit d'un contenant à déchets sur la rue Rideau. Il y a en beaucoup d'autres comme lui, bien sûr, mais il a attiré mon attention et j'ai pris la photo pour la raison suivante : Tout était en désordre. On dirait que le but du tri des produits recyclables n'a pas été atteint. On peut voir qu'il y a trois conteneurs, chacun étant accompagné d'une étiquette. Et certains produits, par exemple, ceux en carton, doivent être placés dans un conteneur, et les produits en plastique doivent être placés dans un autre conteneur. Les déchets vont dans l'autre. Ce n'est toutefois pas ce que les gens ont fait.

Pourquoi? Bien, d'abord, de multiples acteurs ont participé à la configuration, à la conception et à l'installation de ces conteneurs sur la rue. D'autres acteurs s'ajoutent à eux, des citoyens, des piétons qui jettent leurs déchets ou leurs produits recyclables dans ces conteneurs en passant par là. Un très grand nombre d'acteurs jouent un rôle dans ce processus. Je voulais mettre particulièrement l'accent sur les acteurs, les citoyens qui jettent leurs choses dans ces réceptacles. C'est réellement en désordre et il convient donc de nous demander pourquoi ils l'ont fait. Est-ce parce qu'ils ne comprenaient pas? Parce qu'ils n'ont pas été informés? Bien, il y a de l'information ici. J'ai ensuite commencé à réfléchir et à me demander si c'était plus que cela.

D'abord, pourquoi devrions-nous supposer que chaque citoyenne et citoyen devraient avoir la durée d'attention, les connaissances et la compréhension nécessaires pour comprendre le sens, le fonctionnement et l'importance du tri dans ces conteneurs? Comme vous pouvez l'imaginer, chacun a sa vie et ses priorités, encore une fois, je parle de la durée d'attention, et ils ne réfléchissent peut-être même pas au conteneur dans lequel ils doivent jeter leurs trucs.

Ensuite, j'ai particulièrement réfléchi aux sans-abri dans les rues. Comme vous le savez sans doute, on voit malheureusement beaucoup de sans-abri, particulièrement sur la rue Rideau. Et bon nombre d'entre eux sont en fait incapables de réfléchir à ces questions parce qu'ils ont des préoccupations très différentes dans leur vie. Ils sont cependant ceux ou certains de ceux qui placent des choses dans ces conteneurs. Et, parfois, certains d'entre eux prennent des choses dans ces conteneurs.

Essentiellement, une multitude d'individus aux compréhensions, aux portées de connaissances et aux intérêts différents participent donc à ce processus extrêmement complexe. Il peut sembler simple, mais ce processus est complexe. Il s'agit donc en somme de réseaux de gouvernance complexes. Il y a de multiples acteurs et il y a de multiples interconnexions dans leurs liens non linéaires dynamiques.

[00:10:00 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : En réfléchissant à ce problème du recyclage dans la ville d'Ottawa, j'ai tenté de procéder à des simplifications. L'une d'elles est que l'information est importante dans les systèmes complexes.

[00:10:13 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : La façon dont vous mettez de l'information à la disposition de multiples acteurs importe. Elle importe beaucoup.

Voici un exemple, encore une fois de la ville d'Ottawa, mais pas de la rue Rideau. Il s'agit de la collecte résidentielle du recyclage en bordure du trottoir. Voici un tableau que j'ai créé à partir de renseignements accessibles sur le site Web de la ville d'Ottawa en 2022. On y voit le pourcentage d'articles qui sont recyclés dans chacune de ces catégories. Vous remarquerez que certains sont colorés en noir, certains en bleu. Ils sont colorés parce que les instructions qui se trouvent sur le site Web de la ville indiquent que le papier, soit les journaux, le carton, le carton pour boîte et le papier d'ordinateur, entre autres, doivent être placés dans les bacs noirs. Les bouteilles en plastique, les boîtes de soupe et autres boîtes de conserve, ainsi que les boîtes en aluminium doivent être placées dans les bacs bleus. On peut aussi y lire que les cartons de lait, de boisson ou de soupe doivent également être placés dans les bacs bleus.

J'ai remarqué que ce groupe d'articles affiche le taux de recyclage le plus bas de la ville d'Ottawa, selon ce qu'elle déclare. Pourquoi? Il peut être contre-intuitif de placer le carton dans les bacs bleus parce que cela ressemble à du carton, soit à du papier. Je suis convaincu qu'il y a une bonne raison de les placer dans les bacs bleus, mais c'est contre-intuitif.

[00:12:00 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Göktuğ Morçöl Professeur de politique publique et d'administration publique, École des affaires publiques, Université d'État de Pennsylvanie.]

Göktuğ Morçöl : Donc, cela pourrait-il avoir contribué au faible taux de recyclage pour les contenants en carton de soupe, de lait et de boisson, et ainsi de suite? À mon avis, cela montre l'importance de l'information, de la diffusion de l'information et de sa transmission adéquate, de manière à ce que les personnes, les acteurs du système, la comprennent.

[00:12:21 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Je vous donne un autre exemple, qui provient des États-Unis. Si vous pensez que l'exemple du recyclage dans la ville d'Ottawa était de petite portée, en voici un d'envergure : les changements climatiques et la crise climatique.

Comme vous le savez probablement, il existe aux États-Unis une loi intitulée Inflation Reduction Act, qui a été adoptée en 2022 par le Congrès et approuvée par le président Biden à l'époque pour ensuite entrer en vigueur. Il s'agit de l'investissement le plus important de l'histoire en faveur de la lutte contre les changements climatiques. Elle promet 369 milliards de dollars d'incitatifs à l'utilisation d'énergies propres. À titre de comparaison et pour en illustrer l'ampleur, au Canada, il y a une loi semblable, je ne dirais pas une loi distincte, mais une loi qui faisait partie du budget fédéral de 2023 du Canada et allouait 80 milliards de dollars pour les investissements dans les technologies propres.

Revenons à l'Inflation Reduction Act aux États-Unis. Encore une fois, elle a une ampleur et une portée immenses, et elle a créé un système complexe d'incitatifs pour de multiples catégories d'acteurs. Elle a été conçue pour fonctionner ainsi. Selon moi, il s'agit de la question cruciale.

Cette loi a essentiellement créé un système très complexe que j'appellerais un réseau de gouvernance complexe ou un système de gouvernance complexe auquel participent de multiples acteurs. Chacun a une durée d'attention, des priorités et des capacités qui lui sont propres.

[00:14:28 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : L'une des études qui faisaient des prévisions concernant cette loi – je veux expliquer pourquoi il est important de comprendre les réseaux de gouvernance complexes –

[00:14:39 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : John Bistline et ses collègues ont publié un article dans la revue Science. Il s'agissait selon moi d'un excellent article extrêmement important. Ils ont fait des analyses et ont essentiellement effectué des simulations très sophistiquées. Je crois qu'ils ont utilisé six modèles différents et exécuté de nombreuses itérations.

[00:15:10 Diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Ils ont conclu que, si l'Inflation Reduction Act était entièrement mise en œuvre d'ici 2035, les émissions à l'échelle de l'économie aux États-Unis baisseraient de 43 % à 48 %. De 43 % à 48 %. Vous pouvez voir cette fourchette dans l'image du tableau. Voici la réduction de 43 % à 48 %. Il y a une fourchette afin de tenir compte de l'incertitude. Différents modèles ont prédit des niveaux de réductions différents. Les auteurs avouent que cette prévision est accompagnée d'une incertitude. Nous ne savons pas exactement où; la réduction des émissions se situera dans cette fourchette.

[00:15:59 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Toutefois, ce qui importe le plus à mes yeux, de mon point de vue, c'est qu'ils avouent aussi qu'il y a une incertitude au-delà de cette réduction de 43 % à 48 %. Ils disent qu'en fin de compte, lorsque nous serons en 2035, la réduction pourrait être inférieure à 40 % ou supérieure à 50 %. Nous ne le savons pas. Ils disent que cette incertitude est attribuable au nombre élevé d'acteurs qui participent au processus pour faire bouger les choses.

Ces acteurs sont, comme ils le mentionnent, des fabricants, notamment des fabricants de panneaux solaires, de thermopompes et d'autres articles. Ce sont aussi les ménages qui les achètent. Ce sont des gens comme vous et moi, qui achètent ces articles, notamment des panneaux solaires, des thermopompes et des véhicules électriques. Nous prenons des décisions à leur sujet. Il y a aussi les décideurs au niveau de l'État et du gouvernement fédéral aux États-Unis. Au Canada, il s'agirait des échelles provinciale et fédérale. Il y a aussi les décideurs à l'échelle locale.

Donc, tous ces décideurs prendront de nombreuses décisions en fonction de ces incitatifs pour faire bouger les choses, ce qui crée un système extrêmement complexe. Ils peuvent donc pousser ces résultats au-delà des limites de la fourchette de 43 % à 48 %.

[00:17:34 Diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : J'ai fait des études initiales à ce sujet et j'ai cerné les groupes d'acteurs qui participent à la mise en œuvre de l'Inflation Reduction Act.

Ce sont des organismes fédéraux des États-Unis, comme le Trésor, le département de l'Énergie, l'Internal Revenue Service et l'Environmental Protection Agency.

Ce sont les gouvernements des états, beaucoup de gouvernements d'État, bien sûr, il y en a 50, qui ont un éventail de programmes. Il y a des mécanismes comme les marchés de certification de l'énergie solaire renouvelable, où; l'on trouve des facilitateurs qui gèrent essentiellement le financement de certaines de ces options. Il y a les services publics, évidemment, l'électricité et le gaz naturel, et ainsi de suite. Il y a les entreprises de panneaux solaires qui les fabriquent. Il y a aussi les installateurs de ces panneaux. Il y a également, encore une fois, les citoyens individuels et les ménages Ils décident s'ils les installent ou pas, et de quelle façon les installer et les utiliser le cas échéant, et s'ils achètent des véhicules électriques ou pas, et ainsi de suite. Il s'agit donc d'un système extrêmement complexe.

[00:18:49 Diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Quelles leçons pratiques pouvons-nous tirer de ces exemples pour les fonctionnaires?

[00:18:56 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : J'en parlerai brièvement. À mon avis, l'une des premières choses que les fonctionnaires et les éducateurs qui travaillent auprès de fonctionnaires, comme moi, doivent faire, c'est de mieux comprendre que les gouvernements ne règlent pas les problèmes collectifs seuls.

[00:19:19 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : En fait, bon nombre d'entre nous, peut-être nous tous, le savons déjà. Nous le savons. Alors, que devons-nous faire? Bien, de nombreux chercheurs ont écrit sur ces questions et ont souligné que les fonctionnaires devraient comprendre comment travailler avec de multiples acteurs externes aux organismes de leur organisation, recevoir de la formation à cet égard et avoir la capacité de le faire. Parce que, je le répète, il y a beaucoup d'acteurs en cause, y compris le secteur privé et des organismes à but non lucratif, et ainsi de suite. Ces chercheurs ont dit que les fonctionnaires doivent perfectionner ou acquérir des compétences diplomatiques, ce qui est essentiel, et des compétences soi-disant générales pour s'occuper de ces questions. Il s'agit donc de l'une des conséquences pratiques de la compréhension et de la mise en œuvre, pour ainsi dire, des réseaux de gouvernance complexes. Mais ce n'est pas tout.

[00:20:33 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : Comme vous pouvez l'imaginer, et comme je l'ai mentionné tout à l'heure, il y a toutes ces relations dans les réseaux et la dynamique de celles-ci. Il faut avoir une certaine expertise technique, une compréhension méthodologique, pour les étudier et les aborder.

[00:20:56 Écran divisé : Göktuğ Morçöl et diapositive, tel que décrit.]

Göktuğ Morçöl : Il y a aussi des méthodes pour les aborder. J'en nommerai deux, mais je veux avant insister sur ce qui suit : Personne ne peut être un expert sur toutes ces méthodes. Cependant, à mon avis, les fonctionnaires devraient au moins essayer d'acquérir une compréhension de base de leur fonctionnement et de leur signification.

Je crois que je vais d'abord parler des analyses des réseaux sociaux. Vous les connaissez peut-être déjà, ou pas, mais certaines sont simples, d'autres sont plus sophistiquées, et elles créent des images comme celles-ci, des illustrations ou des cartes de réseaux. Vous en avez probablement déjà vu beaucoup. Cependant, la question la plus importante, c'est de savoir comment ces cartes fonctionnent. Pouvons-nous les analyser? Pouvons-nous analyser les structures, les relations et leur évolution? Que veulent-elles dire, et ainsi de suite? Ce sont tous des concepts et des applications des analyses de réseaux sociaux.

L'autre groupe de méthodes que nous devons connaître est celui des simulations multiagents. Elles touchent la dynamique des relations entre les parties prenantes. Ainsi, les analyses des réseaux sociaux sont axées sur les structures, et les simulations multiagents visent généralement la dynamique. Il serait très difficile d'expliquer les simulations multiagents en une image, mais celle-ci peut peut-être vous en donner une idée. Si vous faites une simulation, avez-vous besoin de théorie? De toute évidence, certaines données, particulièrement les données massives ces temps-ci, et l'intelligence artificielle participent à ce processus.

Il y a aussi le monde réel. Comment peut-on simuler le monde réel afin de comprendre la dynamique de l'action dans ce système élargi qui touche essentiellement notre vie et notre façon de régler les problèmes collectifs?

[00:23:11 Göktuğ Morçöl apparaît en plein écran.]

Göktuğ Morçöl : Sur ce, je m'arrête ici. Merci de m'avoir écouté.

[00:23:18 Le logo animé du EFPC apparaît à l'écran. Texte à l'écran : canada.ca/school.]

[00:23:24 Le mot symbole du gouvernement du Canada apparaît et s'estompe en noir.]

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