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Comprendre la participation citoyenne délibérative (TRN4-V45)

Description

Cette vidéo présente ce qu'est la participation citoyenne délibérative, son fonctionnement, les conditions nécessaires à sa réussite et les façons par lesquelles elle sert la démocratie.

Durée : 00:22:02
Publié : 15 janvier 2025
Type : Vidéo


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Comprendre la participation citoyenne délibérative

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Transcription : Comprendre la participation citoyenne délibérative

[00:00:00 Page titre. Texte à l'écran : Qu'est-ce que la mobilisation délibérative du public?]

[00:00:04 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Dr Margot Hurlbert, Professeure, Chaire de recherche du Canada, niveau I, Politique en matière de changement climatique, d'énergie et de développement durable.]

Margot Hurlbert, Ph. D. : Bonjour, je m'appelle Margot Hurlbert. Je suis titulaire d'une chaire de recherche du Canada sur les politiques en matière de changements climatiques, d'énergie et de durabilité.

[00:00:11 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive titre : Image d'un champ de blé mûr recouvert de texte. Texte sur la diapositive : Qu'est-ce que la mobilisation délibérative du public? École de la fonction publique du Canada, Le 16 octobre 2024 ; Margot Hurlbert, Professeure et titulaire d'une chaire de recherche du Canada ; École supérieure de politiques publiques Johnson Shoyama, Université de Régina, Saskatchewan, Canada.]

Mme Hurlbert : Je vais parler aujourd'hui de ce qu'est la mobilisation délibérative du public.

[00:00:17 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et titre de la diapositive : Image d'un champ de blé mûr recouverte de texte. Texte sur la diapositive : Reconnaissance des droits territoriaux ; Nous nous trouvons sur les terres visées par le Traité 4 et le Traité 6. Il s'agit des territoires des Nêhiyawak, Anihšināpēk (Saulteaux), des Dakota, Lakota, et des Nakodas, ainsi que de la patrie des Métis. Aujourd'hui ces terres continuent d'être le territoire partagé par de nombreux peuples divers venus de près et de loin. Nous reconnaissons la contribution que l'engagement envers la réconciliation apporte à notre vie en tant que communauté universitaire située sur ces terres. Johnson-Shoyama s'engage à faire de la réconciliation une partie intégrante de toutes les interactions entre la population étudiante, le personnel et le corps professoral autochtones et non autochtones ainsi qu'avec notre entourage hors campus.]

Mme Hurlbert : Je tiens à souligner que je me trouve sur le territoire des traités 4 et 6, dans la patrie traditionnelle des Métis.

[00:00:23 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et une diapositive. Texte sur la diapositive : Vue d'ensemble : Qu'est-ce que la mobilisation et pourquoi est-elle nécessaire? – à une époque de polarisation et de méfiance ; Élaboration des politiques ; Qu'est-ce que la mobilisation? ; Apprentissage social ; Pourquoi la mobilisation est-elle nécessaire? ; Comment participer?]

Mme Hurlbert : Je vais parler un peu de ce qu'est la mobilisation, et expliquer pourquoi elle est nécessaire en cette époque de division et de méfiance. Je vais parler un peu du cadrage des politiques, de la mobilisation, de l'apprentissage social, des raisons pour lesquelles la mobilisation est nécessaire et de la manière de se mobiliser.

[00:00:40 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive. Texte sur la diapositive :

Problème

-Il y a un débat en cours sur la question de savoir si les problèmes politiques doivent être abordés de manière technocratique ou s'ils devraient faire l'objet d'une politisation et d'une mobilisation du public/des citoyennes et citoyens.

-Prise de décision technocratique

-Politique fondée sur des données probantes

Mme Hurlbert : Donc, le défi que nous devons relever aujourd'hui concerne ce débat permanent sur la question de savoir si les problèmes politiques doivent être abordés de manière technocratique ou s'ils devraient faire l'objet d'une politisation et d'une mobilisation du public. Parfois, on entend dire que nous devrions prendre des décisions politiques fondées sur des données probantes; parfois, c'est une prise de décision technocratique; nous allons donc parler un peu et réfléchir un peu aujourd'hui à la politisation et à la résolution de problèmes.

[00:00:40 Texte sur la diapositive tel que décrit ci-dessus, plus :

-Mais la politisation ne conduit pas toujours à la résolution des problèmes. Elle n'est pas non plus toujours nécessaire.

-Nous abordons la question : dans quelles circonstances les problèmes devraient-ils être politisés, et quel est l'effet d'une telle politisation?]

Mme Hurlbert : Dans quelles circonstances la participation du public est-elle nécessaire, et quand ne l'est-elle pas?

[00:01:18 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive graphique. La diapositive montre une chronologie et des lignes codées par couleur menant des conditions actuelles aux résultats possibles en caractérisant les voies de développement. Texte sur la diapositive : Problèmes Polarisés Complexes et Désordonnés ; La fenêtre d'opportunité pour permettre un développement résilient au climat se rétrécit rapidement ; Des choix et des actions multiples en interaction peuvent faire évoluer les voies de développement vers la durabilité.]

Mme Hurlbert : Ma formation porte sur les changements climatiques, les technologies et la production d'énergie. J'ai donc été fascinée par la manière dont nous allons aborder les changements climatiques. Bon nombre des exemples que je vais présenter aujourd'hui proviennent de ce domaine et du travail que j'ai effectué avec le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et l'Organisation météorologique mondiale, afin de combler le fossé politique qui nous sépare de l'objectif de la carboneutralité.

[00:01:44 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Donc, mon travail a commencé en Saskatchewan, où; je suis établie, et en 2005, lorsque j'ai commencé ce travail, les changements climatiques dans les zones rurales de la Saskatchewan ne mobilisaient pas les gens et les agriculteurs, en particulier dans les discussions.

[00:02:00 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive. La diapositive montre un tableau intitulé : Problèmes de politique complexes, désordonnés et interdisciplinaires.

Mme Hurlbert : Le cadrage des politiques est donc un aspect crucial de la mobilisation des gens sur les problèmes politiques qui sont d'intérêt pour eux. La sécheresse et les inondations ont trouvé écho auprès des producteurs agricoles, mais pas les changements climatiques. La sécheresse et les inondations sont donc des sous-problèmes politiques, des problèmes politiques liés au problème politique élargi, c'est-à-dire l'adaptation aux changements climatiques.

[00:02:27 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Dans un tout autre domaine, la technologie nucléaire, qui fait potentiellement partie de la solution de production d'énergie pour atteindre la carboneutralité, présente des problèmes de cadrage des politiques très similaires concernant, tout d'abord, l'énergie nucléaire, mais aussi le rayonnement et l'exposition au rayonnement. Donc, décomposer les problèmes politiques en sous-problèmes politiques et se mobiliser autour des sous-problèmes politiques, au lieu de toujours se concentrer sur le gros problème politique complexe, est une façon d'envisager la mobilisation du public dans l'élaboration des politiques.

[00:03:07 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive. La diapositive montre un diagramme de l'Échelle de participation, qui se compose de deux échelles courbées, jointes au milieu. Le haut et le bas de chaque échelle sont étiquetés comme les Quadrants 1 à 4. Quadrant 1: Moyennement structuré, Valeurs ou science incertaines ; Quadrant 2: Problème structuré, Élaboration de politique technocratique ; Quadrant 3: Problème moyennement structuré, Valeurs ou science incertaines ; Quadrant 4: Problème non structuré, Problèmes complexes et pervers.

Dr Hurlbert encercle le Quadrant 2, puis le relie au Quadrant 4.]

Mme Hurlbert : J'ai donc créé cette échelle de participation comme un mécanisme de réflexion sur la manière de mobiliser les gens. Dans le coin inférieur droit se trouvent les problèmes politiques structurés qui ne comportent pas d'incertitude, ni dans les systèmes de valeurs des gens ni dans la science. Les changements climatiques s'accompagnent d'une incertitude sur le plan scientifique et sur le plan des valeurs des gens quant à la manière de s'adapter aux émissions ou de les réduire. C'est donc l'opposé du problème politique structuré; c'est un problème complexe et pervers, qui se trouve dans le coin supérieur gauche de l'échelle divisée.

[00:03:48 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Mais les problèmes structurés, par exemple la non-utilisation de produits chimiques toxiques, comme le DDT, sont des décisions qui ont été prises historiquement, et qui figurent dans nos réglementations. Il n'est pas nécessaire de mobiliser les gens et de revenir sur ces décisions structurées lorsque les données scientifiques sont claires et que les valeurs ont été déterminées.

[00:04:09 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Réfléchir théoriquement en ce qui concerne l'incertitude, le conflit et la mobilisation. La diapositive montre une liste et une barre verticale allant du vert en haut, au rouge en bas. Texte sur la diapositive partant du haut : Contrôle des citoyens, Pouvoir délégué, Partenariat} Le pouvoir des citoyens ; Placage, Consultation, Informer} Le tokénisme ; Thérapie, Manipulation} Non-participation ; Arnstein ; Échelle de participation (1969) ; Idéaliser la participation.]

Mme Hurlbert : L'échelle divisée s'inspire donc d'une très ancienne échelle de participation citoyenne d'Arnstein, datant de 1969, qui romançait la participation en affirmant que les citoyennes et citoyens devaient toujours être mobilisés, un peu dans le sens de la mobilisation du public de la Grèce antique, c'est-à-dire que chaque décision prise par le corps politique devait être soumise à l'avis du public. Et nous savons que ce n'est pas le cas. Donc, sur l'échelle de 1969 que vous voyez, l'absence de la participation du public avait tendance à être perçue comme une manipulation ou une thérapie. Mais s'il y avait une participation, elle était entièrement contrôlée par les citoyens.

[00:04:50 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive. Texte sur la diapositive : Établir et maintenir la confiance en suivant le principe d'asymétrie ; Kim et al. (2014); La Mobilisation Communautaire? La diapositive montre une flèche pointant vers le haut à un angle de 45o, tandis qu'une autre ligne forme des marches vers le haut, puis traverse pour devenir une ligne pointillée, puis redescend directement.

Mme Hurlbert : L'échelle divisée tente donc de corriger l'échelle d'Arnstein, qui a beaucoup été utilisée dans la réflexion sur la participation du public, et de reconnaître que nous devons gagner la confiance des gens. Mais si nous faisons quelque chose qui ne leur inspire pas confiance, s'ils ont l'impression que nous sommes payés par l'industrie nucléaire, ils se méfieront de ce que nous disons.

[00:05:20 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Nous voulons donc renforcer la confiance des gens à l'égard de la mobilisation, mais sans risquer de la perdre.

[00:05:30 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : L'échelle divisée de la participation. Texte sur la diapositive : Les problèmes complexes de la Terre et des systèmes socioécologiques (SSE) tels que les changements climatiques et les transitions justes ne sont pas toujours considérés comme des problèmes de SSE holistiques et interconnectés, et ils ne sont pas non plus abordés comme tels par les décideurs politiques, qui eux-mêmes présentent une réponse technocratique aux problèmes politiques. L'échelle divisée a été en partie créée pour répondre à cette question de l'élaboration des politiques.

-Établit un cadre basé sur la définition du problème — basé sur l'incertitude scientifique, l'apprentissage social et la mobilisation du public.

- L'échelle divisée de la participation (Hurlbert & Gupta, 2015) a été mise au point pour conceptualiser la pertinence et les impacts de la participation sur différents types de problèmes politiques (allant de problèmes structurés avec peu de désaccord sur la science et les valeurs, aux problèmes politiques non structurés avec désaccord sur la science et les valeurs) ainsi que des styles de communication, des niveaux de confiance, et une nature de l'apprentissage et de la gouvernance nécessaires différents.]

Mme Hurlbert : C'est donc là qu'est née l'idée de l'échelle divisée concernant le cadrage des politiques et le recours à la participation, si nécessaire et dans quelle mesure, car régler les changements climatiques est un problème complexe. Toutefois, la mobilisation des gens uniquement sur ce problème complexe et pervers des changements climatiques n'est pas nécessairement dans leur intérêt et, de plus en plus dans notre monde polarisé, les gens ne souhaitent pas se mobiliser autour de cette question.

[00:06:03 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Nous décomposons donc nos problèmes politiques en éléments plus petits afin d'assurer la participation des gens en fonction de leur intérêt et de leur temps.

[00:06:13 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Conjoncture favorable et participation. La diapositive montre une flèche pointant vers le bas composée des éléments suivants, de haut en bas :

Problèmes non structurés.

Multiple volets.

Politiques : Accord de Paris – Subventions pour les énergies renouvelables Assurance.

Problèmes : Changement climatique – Transitions justes – Réduction des risques de catastrophe.

Politiques : CCNUCC – États-nations – Villes.

Système d'alerte précoce

Comptabilité des GES

Prix du CO2 Assurance

Subventions pour les énergies renouvelables

Problèmes structurés

Texte sur la diapositive : Les politiques ne sont cependant pas des figures en soit, mais dépendant du soutien et de l'attention des figures politiques. Les personnes élues et les bureaucrates sous leur direction sont directement responsables de l'élaboration des politiques en établissant l'ordre du jour, en précisant des choix politiques alternatifs, en légiférant et en mettant en œuvre les décisions. Pour Campbell, le changement de politique se produit grâce aux interactions entre les théoriciennes et théoriciens qui émettent des idées, des rédactrices et rédacteurs qui transmettent des idées comme des gardiens (bureaucrates, universitaires), l'électorat représentant les sentiments publics (électrices et électeurs) et les courtiers qui transmettent des idées (agissant en tant que spécialistes en relations publiques, conseillères et conseillers, groupes de réflexion et communautés épistémiques) [Campbell, 2004]. Les décisionnaires politiques choisissent des solutions qui correspondent à leurs propres compréhensions intuitives et approches discursives.

Les décisionnaires politiques choisissent entre un menu de principes et d'instruments ; ces choix peuvent reproduire des injustices ou résoudre des problèmes socioécologiques s'ils sont mis en œuvre de manière efficace.]

Mme Hurlbert : Et il faut garder à l'esprit qu'il existe une conjoncture favorable pour la modification des politiques et l'apprentissage social structurel, et qu'elle n'est pas toujours présente. Parfois, cette conjoncture favorable est présente, que ce soit parce que nos politiciens ont ouvert la voie pour un changement de législation ou de réglementation, ou parce qu'il y a eu des élections, ou encore parce que les entrepreneurs politiques, les groupes qui s'efforcent de changer l'environnement, ont ouvert l'espace discursif.

[00:06:48 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Dr Margot Hurlbert, Professeure, Chaire de recherche du Canada, niveau I, Politique en matière de changement climatique, d'énergie et de développement durable.]

Mme Hurlbert : Parfois, cette fenêtre politique n'est pas ouverte, et nous devons donc en tenir compte lorsque nous réfléchissons à la manière de nous mobiliser autour de ces problèmes complexes.

[00:06:59 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive. La diapositive montre un diagramme de l'échelle de participation qui se compose de deux échelles courbées, jointes au milieu. Le haut et le bas de chaque échelle sont étiquetés comme les quadrants 1 à 4. En haut, entre les échelles, se trouve la participation élevée ; en bas, la participation faible. De gauche à droite, en commençant par le coin inférieur gauche :

-En rouge, sur le côté du Quadrant 1: Politisation nécessaire, mais des politiques populistes et manipulées sont générées.

-En suivant le Quadrant 1 vers le Quadrant 4, l'échelle répertorie les éléments suivants : Modérément structuré, Valeurs ou science ; Manipulation, Thérapie, Apaisement, Information ; Consulter, tester des idées, demander conseil (Au milieu où; les deux échelle se rejoignent) ; Discuter des différentes perspectives ; Débat sur les différentes valeurs ; Le consensus peut être hors de portée ; Problème complexe non structuré Dialogue et discours.

-En rouge, sur le côté du Quadrant 4: Politisation nécessaire, mais pouvant ne pas donner des résultats à court terme.

-En rouge, à côté du Quadrant 2 (coin inférieur droit): Aucune politisation requise ; Le suivi et l'évaluation de l'efficacité des politiques suffisent.

-En suivant le Quadrant 2 jusqu'au Quadrant 3, l'échelle répertorie les éléments suivants : Problème structure, Élaboration de politiques technocratiques ; Prendre des décisions ; Pouvoir délégué ; Éduquer ; Information ; Consulter, tester des idées, demander conseil (au milieu où; les deux échelles se rejoignent) ; Renforcer le pouvoir citoyen ; Rechercher un consensus ; Atteindre un consensus ; Autogestion ; Problème moyennement structuré ; Valeurs ou science, Apprentissage en double boucle.

-En rouge, à côté du Quadrant 3 : Politisation nécessaire – passer en revue les hypothèses, améliorer les compétences en communication, l'instauration de la confiance peut aider à élaborer des politiques qui résolvent les problèmes.]

Mme Hurlbert : Au départ, lorsque l'échelle divisée a été créée, nous ne voulions pas, en tant que spécialistes de la mobilisation, nous retrouver dans les volets manipulation et thérapie dans le coin inférieur gauche de l'échelle d'Arnstein, où; nous en étions dans le contexte de la thérapie, de la manipulation ou de l'apaisement. Mais cela a changé avec la nouvelle vision de l'échelle divisée de la participation, qui nous oblige parfois à susciter de l'intérêt pour les problèmes politiques. Nous utilisons donc les sciences sociales et comportementales pour inciter les gens à s'intéresser à la question des faibles doses de rayonnement qu'ils reçoivent lors de leurs radiographies et dans le domaine de la santé, et pour déterminer la manière dont cela est lié aux règlements que nous avons sur l'exposition aux rayonnements afin d'élaborer de nouvelles politiques et réglementations concernant la nouvelle génération, quatre petits réacteurs nucléaires modulaires

[00:07:58 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : qui sont actuellement envisagés par la Saskatchewan, l'Alberta et l'Ontario et qui pourraient être source de division à l'avenir.

[00:08:09 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Ouvrir la discussion sur le climat par l'intermédiaire de l'innovation en matière de mobilisation du public. Texte sur la diapositive : Dans la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, tous les aspects entourant la production et la consommation d'énergie doivent subir une période intense d'innovation.

La participation du public à la politique énergétique nécessite de l'innovation en raison de ce qui suit :

-Faible niveau de confiance des citoyens

-Évolution des normes en ce qui concerne la manière dont les décisions énergétiques sont prises (et par qui elles sont prises).]

Mme Hurlbert : Donc, ouvrir le débat sur le climat et créer un espace d'innovation grâce à la participation du public, c'est un art et une science. Nous ne voulons pas être trop théoriques, mais le fait de réfléchir à la théorie et à la manière dont les valeurs des gens, la science et l'incertitude se reflètent dans nos médias et dans l'espace de mobilisation des gens, et aux personnes qui y participent, nous permet de réfléchir à la raison derrière cette mobilisation, à la raison pour laquelle nous essayons d'accroître la confiance des gens, et aux domaines qui nécessitent un changement de normes, pour prendre certaines décisions en matière d'énergie et de politiques pour l'avenir.

[00:08:54 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Mobiliser les citoyennes et citoyens en ce qui concerne la science et la politique. Texte sur la diapositive : Deux erreurs :

-Arnstein idéalise la participation

-Le modèle de déficit d'information persiste, maintenant la nomenclature est la science « transformatrice ».

-Les spécialistes fournissent simplement de l'information aux gens pour « remplir leur déficit d'information », de qui a été clairement réfuté comme étant un succès. (Slovic, Finucane, Peters & MacGregor, 2004; Kahan, Slovic, Braman, Gastil & Cohen, 2007; Dauer, et al., 2011).]

Mme Hurlbert : Donc, le message que je souhaite passer avec mes diapositives, c'est que nous ne sommes pas en train de romancer la participation, mais qu'il est nécessaire, dans le monde actuel où; règne la division, de réfléchir stratégiquement à la manière dont nous informons les gens et tenons compte de leurs commentaires dans nos politiques et les modifications de nos politiques. Et comment les spécialistes peuvent, d'un point de vue technocratique, donner des conseils en matière de politique. Mais il existe une relation intéressante entre les spécialistes, les responsables des politiques et la contribution des gens à ces politiques.

[00:09:31 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Le problème de la division réside donc en partie dans ce que j'appelle un paradoxe.

[00:09:38 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Paradoxe. Texte sur la diapositive :

-Un paradoxe est un mot/phrase/déclaration qui signifie une chose pour un groupe de personnes, et autre chose pour un autre groupe de personnes.

-Exemples : « intrinsèquement sûr » ; « résilience »

Mme Hurlbert : C'est quelque chose donnant l'impression d'être bon ou sûr dans le langage de la mobilisation, mais qui en fait a une signification très différente pour les gens lorsqu'ils l'entendent. Par exemple, « intrinsèquement sûr ». Lorsque vous utilisez ces mots avec le public, ils signifient quelque chose de très bon et de très mobilisant pour le gens. Mais en réalité, dans le monde de l'ingénierie, l'expression « intrinsèquement sûr » a une signification très spécifique qui est très différente de ce que dit le public.

[00:10:11 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Nous devons donc y réfléchir et ne pas tomber dans le piège de la perte de confiance parce que nous nous sommes mobilisés et que nous avons utilisé des mots provenant du domaine de l'ingénierie qui ne signifient pas la même chose pour le public qui entend ces mots.

[00:10:29 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Paradoxe de politique. Texte sur la diapositive :

-La politique et les politiques qui en découlent ne sont pas toujours logiques et rationnelles.

-Déterminer les objectifs

- Préciser les solutions de rechange

-Prédire et évaluer des conséquences qui sont souvent contextuelles

-Sélectionner la « meilleure » politique

-La politique est créative et sociale

-Significations multiples

-Stratégique.

Mme Hurlbert : Le paradoxe de politique, c'est donc d'utiliser en politique des mots qui ont des significations multiples, qui trouvent un écho auprès des gens, mais qui ont une signification très différente pour celles et ceux qui les entendent. C'est donc une zone dangereuse que nous voulons éviter dans le contexte de la mobilisation, car nous risquons de tomber dans le piège de la politisation paradoxale et de perdre la confiance des personnes mobilisées autour des politiques.

[00:11:02 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Politisation et participation. Texte sur la diapositive :

-Là où; il y a consensus sur la science et les valeurs, il n'y a pas besoin de politiser un problème.

-Là où; il n'y a pas de consensus sur la science et les valeurs, la politisation est nécessaire, mais peut ne pas conduire à une résolution de problème à court terme. Un ensemble de valeurs plus large est nécessaire (constitution) pour garantir que la résolution du problème ne porte pas trop atteinte aux droits des personnes.

-Là où; il y a consensus sur la science ou sur les valeurs, la politisation, si elle est symbolique, conduira à la non-décision et à la reproduction des injustices sociales si le problème est vu comme écologique, et écologiques si le problème est vu comme social.

-Là où; il y a consensus sur la science ou sur les valeurs, et où; il y a une véritable discussion des parties prenantes et politisation de la discussion, l'apprentissage social et la résolution de problèmes sont possibles.]

Mme Hurlbert : Donc, la politisation, la participation et cette notion sur la forme que doit prendre la mobilisation peuvent être utilisées pour évaluer la manière dont nous nous sommes mobilisés dans le passé, mais aussi pour créer une stratégie expliquant cette mobilisation à l'avenir en fonction de l'incertitude de la science, mais aussi de l'incertitude des sciences sociales, ou des valeurs que les gens ont en lien avec un sujet, comme les changements climatiques ou quelque chose de tout aussi complexe, ou des significations multiples.

[00:11:42 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et la diapositive Diagramme de l'échelle divisée de la participation avec des ajouts comme suit :

-En haut entre les échelles : Forte participation, forte résolution de problèmes ; en bas : Faible participation, Gestion adaptative.

-Les flèches en gras pointent vers le bas le long des côtés des Quadrants 1 and 2.

-Les flèches en gras pointent vers le haut le long des côtés des Quadrants 3 and 4.

De gauche à droite, en commençant par le coin inférieur gauche :

Sur le côté du Quadrant 1 : Faible confiance, Faible résolution de problèmes.

En suivant le Quadrant 1 jusqu'au Quadrant 4, l'échelle répertorie les éléments suivants :

-Valeurs modérément structurées, Apprentissage en boucle zéro.

-Problème exacerbé

-Manipulation

-Placage/thérapie

-Informer (une flèche pointant vers le haut indique « Invite participation »)

-Science interdisciplinaire

-Apprentissage social (les deux précédents sont au milieu où; les deux échelles se rejoignent)

-Discuter des épistémologies

-Débat Différences valeurs

-Accepter des approches plurielles (une flèche pointant vers le bas à partir d'ici, se lit comme suit : « pas d'accord, pas de solution »)

-Espace d'innovation interdisciplinaire (une flèche pointe vers le bas jusqu'au Quadrant 2 Éducation)

-Problème complexe non structuré, Dialogue et discours, Apprentissage en triple boucle.

À côté des Quadrants 2 et 3 (du coin inférieur droit vers le haut): Haute confiance, Résolution de problèmes élevée.

En suivant le Quadrant 2 vers le haut jusqu'au Quadrant 3, l'échelle répertorie les items suivants :

-Problème structuré, Politique technocratiques, Apprentissage en boucle unique

-Prendre des décisions (une flèche sur laquelle on lit : « Mauvaises décisions, mauvais diagnostic du problème » mène d'ici au Quadrant 1, Manipulation)

-Pouvoirs délégués

-Éducation (une flèche pointant vers le haut indique : « Renforcement du pouvoir des citoyens »)

-Sciences interdisciplinaires

-Apprentissage social (les deux items précédents sont au milieu, là où; les deux échelles se rejoignent)

-Accroître le pouvoir des citoyens

-Débattre des différentes approches

-Parvenir à un consensus

-Autogestion (une flèche pointe à partir du Quadrant 4, Espace d'innovation interdisciplinaire, jusqu'ici)

-Science modérément structurée, Apprentissage en double boucle

Hurlbert and Gupta, 2024; Hurlbert and Gupta, 2015.]

Mme Hurlbert : La nouvelle échelle de participation a donc pris en compte toutes les fois où; l'échelle de participation a été utilisée par des universitaires ou des personnes qui la publient, et reconnaît que c'est sur ces problèmes complexes et pervers, en haut à gauche, que nous voulons que le débat ait lieu. Et là où; nous voulons orienter les gens vers l'apprentissage social, où; nous apprenons ensemble en nous écoutant et en nous entendant les uns les autres, en participant à la science interdisciplinaire. Et si la mobilisation est suffisante, nous pouvons réellement faire évoluer les problèmes politiques vers une structure où; nous sommes d'accord sur les valeurs, où; nous sommes d'accord sur un consensus – qui ne repose pas à 100 % sur la science – et où; nous rédigeons des règlements, élaborons des politiques et prenons des décisions.

[00:12:33 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Il s'agit donc d'une interaction constante. J'ai parlé au début de la question du rayonnement et nous avons essayé une méthode utilisant la dose en tenant compte du rayonnement naturel autour de nous. Et nous nous sommes posé la question : comment susciter l'intérêt? Parce que la plupart des gens n'ont pas envie d'en savoir plus sur le rayonnement.

[00:12:56 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Comment communiquons-nous, en tenant compte des émotions, de l'affect, du contexte, des préjugés, de la confiance et de l'intérêt? La diapositive montre des images de « Programme de radioprotection » et « Notre dose en perspective » des affiches de sécurité et une image de style bande dessinée de « The Invincible Atom Eve ».]

Mme Hurlbert : L'utilisation de la science-fiction et des sciences humaines ainsi que la création d'une « Atomic Eve » sont des moyens de mobiliser les gens et de susciter leur intérêt, non pas dans le but de les apaiser ou de les manipuler,

[00:13:08 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : mais de lancer une discussion sur certaines de ces questions.

[00:13:14 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Transitions énergétiques justes, Résultats des groupes de discussion sur la transition des systèmes de production d'énergie pour faire face aux changements climatiques, Discussions sur les « coûts ».

L'arrière-plan de la diapositive montre plusieurs personnages sans traits, apparemment en pleine discussion. Le premier plan montre une série de cercles concentriques sur lesquels sont superposées des images d'une pierre tombale, d'éoliennes génératrices d'énergie, d'une cheminée, de mains tenant de la terre sur laquelle pousse une plante. Texte à l'intérieur de chaque cercle, allant du plus profond vers l'extérieur : Coût actualisé ; Du berceau à la tombe ; Cycle de vie de la technologie ; Économie entière : bien-être et emplois ; Générations futures.

Mme Hurlbert : Aussi, la méthodologie consiste à parler aux gens des changements climatiques en tenant compte de toutes les préoccupations qu'ils ont exprimées sans en exclure aucune.

[00:13:28 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Conclusion. Texte sur la diapositive :

-La participation des parties prenantes et la politisation ne garantissent pas en elles-mêmes que les droits des minorités ou les droits de la nature seront protégés. Cette protection doit être garantie par les constitutions au niveau national et global. Le premier niveau est plus facile à atteindre que le second.

-Là où; il n'y a pas d'accord ni sur la science ni sur la politique, la politisation est nécessaire, mais pas suffisante. Pour autant, une politisation inadéquate peut entraver l'apprentissage et accentuer la polarisation. Cela est également touché par la disponibilité des fenêtres politiques.

-Alors que nous évoluons vers un monde composé de problèmes de plus en plus déstructurés, nous avons besoin de valeurs globales qui nous lient et nous donnent du pouvoir pour vivre dans un monde sûr et juste. Et nous avons besoin de sens politique.]

Mme Hurlbert : En conclusion, la participation des parties prenantes et la politisation ne garantissent pas en elles-mêmes que les droits des minorités ou les droits de la nature seront protégés. C'est pourquoi les constitutions sont si importantes, et nous avons des constitutions.

[00:13:44 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Je tiens donc à préciser que l'obligation de consultation et les droits des peuples autochtones sont protégés par les constitutions. Ces mobilisations sont donc protégées par la Constitution. Et lorsque je parle de mobilisation et d'échelle divisée, nous ne voulons pas tomber dans le piège de penser que cela l'emporte en quelque sorte sur la consultation des peuples autochtones et les obligations constitutionnelles de consultation et de consentement préalable libre et éclairé. D'accord? Il est donc essentiel de s'en souvenir.

[00:14:30 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée : Attitudes publiques, conflits et apprentissage social. La diapositive est composée de deux colonnes : Jugement public et Opinion publique.

Texte sur la diapositive sous « Jugement public »

-Accent sur les valeurs et l'éthique

-Mature et stable

-Réflexion dans un contexte exhaustif

-Conciliation des risques et des avantages

-Compréhension et acceptation des conséquences

-S'appuie sur des renseignements pertinents et utiles

-Évaluation équitable des solutions de rechange

-Niveau de mobilisation plus élevé en ce qui concerne la question ou la possibilité

Texte de la diapositive sous « Opinion publique » :

-Accent sur les « faits », les lois et les droits

-Instable

-Réflexion compartimentée

-Accent sur les risques

-Conséquences non prises en compte

-S'appuie sur des renseignements incomplets

-Réaction instinctive

-Niveau de mobilisation faible ou inexistant en ce qui concerne la question ou la possibilité.]

Mme Hurlbert : En tant que responsables des politiques, nous devons également savoir que c'est le jugement public qui nous intéresse, et non l'opinion publique. Mais dans le jugement public, nous mettons l'accent sur les valeurs et l'éthique. C'est un lieu où; nous reconnaissons que le consensus n'est pas synonyme de 100 %. Il y aura toujours des opposants aux problèmes complexes et à leurs solutions.

[00:15:00 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Mais en évaluant équitablement les solutions de rechange, un bon espace discursif est l'endroit où;, en tant que responsables de la communication et de la mobilisation, nous aimerions obtenir des résultats, donc nous avons des buts et des objectifs. Lorsque nous pensons au jugement public par rapport à l'opinion publique, nous tombons souvent dans ce piège.

[00:15:21 Écran divisé : Dr Margot Hurlbert et diapositive intitulée Références. Texte à l'écran :

-Hurlbert, M. 2022. “Indigenous Water and Mother Earth” in Rouillard, J., Babbitt, C.M., Challies, E., and Rinaudo, J.D. Water Resources Allocation and Agriculture: transitioning from open to regulated access. IWA Publishing.

-Hurlbert, M., Gupta, J. 2015. The Split Ladder of Participation: A diagnostic, strategic, and evaluation tool to assess when participation is necessary. Environmental Science and Policy. 50, pp. 100-113. (Études de cas au Canada, au Chili et en Argentine)

- Hurlbert, M., Gupta, J. 2024. The Split Ladder of Participation: A literature review and dynamic path forward. Environmental Science and Policy.

-Gupta, j. et al. ... Hurlbert, M. (70 auteurs) À venir. A just world on a safe planet: Earth system boundaries, translations, and transformations. The Lancet Planetary health. D-22-00365R2

- Gupta, j. et al. ... Hurlbert, M....2023, Earth system justice needed to identify and live within Earth System Boundaries. Nature Sustainability. https://doi.org/10.1038/s41893-0201064-1

-Hurlbert, M., Shasko, L., Neetz, M. 2022 Addressing Risk Perceptions of Low Dose Radiation (LDR) Exposure. Dose Response. 20(2) https://doi.org/10.1177/15593258221088428

- Hurlbert, M., Condor, J., Shasko, L., Landrie-Parker, D. 2022 Diverse Risk Perceptions of Low Dose Radiation of People Living Near Nuclear Power Stations in Ontario, Canada. Journal of Nuclear Energy and Power Generation Technologies 6, doi:1011131/JNEPGT-22/1000011

-https://www.agialpress.com/articles/diverse-risk-perceptions-of-low-dose-radiation-of-people-living-near-nuclear-power-stations-in-Ontario-Canada.pdf.]

Mme Hurlbert : Je vous remercie donc de m'avoir donné l'occasion de faire cette présentation. Si vous souhaitez en savoir davantage, vous trouverez ici quelques références.

[00:15:33 Une bulle de dialogue animée apparaît. Texte dans la bulle : Quel est le lien entre le concept de l'échelle en deux parties » et la démocratie?]

[00:15:38 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Dr Margot Hurlbert, Professeure, Chaire de recherche du Canada, niveau I, Politique en matière de changement climatique, d'énergie et de développement durable.]

Mme Hurlbert : L'échelle divisée est donc conçue pour fonctionner dans une démocratie où; la mobilisation des gens autour des politiques et de l'élaboration des politiques est valorisée et importante, tout en reconnaissant que nous élisons des dirigeants politiques qui prennent des décisions dans le cadre de nos modes de votes délégués. Il n'est donc pas réaliste de s'attendre à ce que chaque décision soit prise avec la participation des gens. C'est pourquoi nous avons des problèmes politiques structurés qui reposent sur des preuves, les valeurs sont en quelque sorte fixées, et les politiciennes et politiciens prennent des décisions, adoptent des lois, des règlements et des politiques et les mettent en œuvre sans la participation du public.

[00:16:30 Une bulle de dialogue animée apparaît. Texte dans la bulle : Quels gouvernements sont des leaders en matière de participation du public?]

[00:16:35 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : J'adore cette question parce que je ne pense vraiment pas qu'il existe un seul gouvernement qui y parvienne à tout coup et toujours. Donc, de mon point de vue, le fait de penser à l'échelle divisée, en tant que moyen de réfléchir au moment de la mobilisation et à la forme qu'elle prendra, nous permet d'élaborer une stratégie ou un plan pour l'avenir. Il faut réfléchir à l'apprentissage social et aux différences dans la science, mais aussi aux valeurs et aux raisons derrière la mobilisation sur les résultats que nous obtenons. Je ne pense donc pas – même moi lorsque je fais une expérience de laboratoire dans ce domaine – que l'on puisse y parvenir dès le début, tout comme les gouvernements. Cependant, je pense que certains gouvernements ont peut-être fait mieux que d'autres, et je dois prendre l'exemple des changements climatiques.

Donc, certains gouvernements d'Europe du Nord réfléchissent aux changements climatiques depuis l'époque où; nous avons connu des pénuries de gaz dans les années 1970. Ils se sont inquiétés de la dépendance énergétique excessive et c'était un problème politique lié au problème des changements climatiques, et ils ont donc commencé à s'en préoccuper dès les années 1970. Mais il s'agit d'un seul sujet, d'un seul problème et d'un seul exemple. Je ne pense donc pas qu'il y ait un gouvernement qui soit un leader en matière de participation publique. Je pense que différents gouvernements ont eu une très bonne expérience et ont fait de grandes choses avec la participation du public, selon le problème politique. Mais c'est aussi la raison pour laquelle il est très important de réfléchir à des combinaisons de politiques et non à une seule politique isolée.

[00:18:17 Une bulle de dialogue animée apparaît. Texte dans la bulle : Quels sont les problèmes les plus épineux nécessitant la participation du public au Canada à l'heure actuelle?]

[00:18:22 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : De mon point de vue, ce sont les changements climatiques. Les feux de forêt qui sont survenus, les inondations et les sécheresses que nous avons connues dans les provinces des Prairies au cours des quatre ou cinq dernières années mettent cela en évidence, tout comme certains des ouragans qui se sont abattus sur les États-Unis. L'autre domaine, qui n'est pas nécessairement le mien, qui pourrait être qualifié de problème complexe, est celui des soins de santé. Donc ces deux problèmes, à mon avis, mais je suis sûre qu'il y en a d'autres.

[00:18:51 Une bulle de dialogue animée apparaît. Texte dans la bulle : Donnez un exemple où; les gouvernements consultent adéquatement les citoyens, citoyennes?]

[00:18:56 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Je vais donc prendre l'exemple de la Saskatchewan. En Saskatchewan, nous avions des réglementations environnementales contraignantes il y a une dizaine d'années. Et elles ne fonctionnaient pas vraiment, en partie parce que nous n'avions pas les moyens d'embaucher tout le personnel nécessaire pour faire appliquer les règlements environnementaux. Il y a donc eu un mouvement vers une réglementation axée sur les résultats et cela a pris beaucoup de temps. De nombreuses consultations ont eu lieu afin d'élaborer la législation, puis les règlements, et de mettre en place des méthodes très spécifiques.

Donc personne n'était satisfait. Encore une fois, c'est un exemple de jugement public par opposition à l'opinion publique. Mais c'est un changement qui s'imposait. De plus, il y a eu beaucoup d'apprentissage social par rapport aux groupes environnementaux et aux bureaucrates du gouvernement au cours du processus, qui a été assez long. Je suis sûre qu'il existe d'autres exemples au niveau provincial et fédéral.

[00:19:58 Une bulle de dialogue animée apparaît. Texte dans la bulle : Quels sont les trois principaux points que vous retenez sur la participation et les fonctionnaires?]

[00:20:02 Dr Margot Hurlbert apparaît en plein écran.]

Mme Hurlbert : Oui, tout d'abord, la participation : c'est plus qu'un simple travail pour les fonctionnaires, en fait. C'est un écosystème. Donc, les universitaires, les groupes de réflexion, les organisations de la société civile se mobilisent tous autour d'une certaine participation. Je pense qu'il est très important d'y réfléchir de cette manière et d'apprendre les uns des autres.

Il existe également une science de l'apprentissage social et de la mobilisation. En tant qu'universitaire, je ne préconise pas de politique particulière en matière de changements climatiques, je crée plutôt un laboratoire où; les gens peuvent réfléchir à ce qui fonctionne en réponse aux sécheresses ou aux inondations, et à ce qui ne fonctionne pas. Ce qui fonctionne pour assurer la participation des gens dans une discussion, et parler de quelque chose comme le nucléaire, ou l'exploitation minière du lithium, ou l'exploitation minière de l'uranium en Saskatchewan, et ce qu'il faudrait pour répondre aux préoccupations et ce que ces gens nous conseillent de faire pour y parvenir. C'est donc une science qui va au-delà que celle des conseillères et conseillers en communication. Et je pense qu'il est important d'y réfléchir aussi.

Enfin, notre enquête montre que les scientifiques sont des communicateurs de confiance au sein du gouvernement. Nous avons des scientifiques du gouvernement, de l'industrie et du monde universitaire. Une fois encore, il est très important de travailler ensemble pour régler ces problèmes complexes, qui ne vont pas se résoudre du jour au lendemain. Et je pense que ces scientifiques contribuent à prévenir l'environnement toxique qui peut survenir lorsque nous ne sommes pas d'accord sur certaines questions.

[00:21:52 Le logo animé de l'EFPC apparaît à l'écran. Texte à l'écran : canada.ca/ecole.]

[00:21:58 Le mot-symbole du gouvernement du Canada apparaît et s'estompe en noir.]


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