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Concilier ses valeurs personnelles et l'éthique de la fonction publique (FON1-V46)

Description

Cet enregistrement d'événement met en vedette Ian Stedman, professeur agrégé de droit public canadien à l'Université York et chercheur invité dans le cadre de l'Initiative Jocelyne Bourgon de 2024-2025, qui parle des moyens dont disposent les fonctionnaires pour concilier croyances et obligations professionnelles.

Durée : 00:42:47
Publié : 12 février 2025
Type : Vidéo


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Concilier ses valeurs personnelles et l'éthique de la fonction publique

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Transcription : Concilier ses valeurs personnelles et l'éthique de la fonction publique

[00:00:00 Logo animé de l'EFPC.]

[00:00:05 Gaveen Cadotte apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Gaveen Cadotte, Bureau du Conseil privé.]

Gaveen Cadotte : Bonjour et bienvenue à tous. Je m'appelle Gaveen Cadotte et je suis la secrétaire adjointe du Cabinet au Secrétariat du renouvellement de la fonction publique du Bureau du Conseil Privé Je suis très heureuse d'être l'animatrice de la séance d'aujourd'hui.

Avant de commencer, j'aimerais souligner que je m'adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anichinabé. Je tiens à exprimer ma gratitude aux générations passées et présentes d'Algonquins qui ont pris soin de cet espace que j'occupe. Je suis très honorée d'être ici aujourd'hui. Je reconnais que nos participants sont issus de diverses régions du pays et que vous travaillez peut-être sur un territoire autochtone différent. Je vous encourage à prendre un moment pour réfléchir au territoire que vous occupez.

Notre invité d'aujourd'hui, M. Ian Stedman, est professeur adjoint de droit public canadien et de gouvernance, et directeur du programme des études supérieures à l'École de politique publique et d'administration de l'Université York.

[00:01:09 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive : « Concilier ses valeurs personnelles avec l'éthique de la fonction publique » , ainsi que ses attestations, comme décrit.]

[00:01:11 Écran partagé : Ian Stedman et Gaveen Cadotte apparaissent dans des fenêtres de conférence vidéo.]

Gaveen Cadotte : Fort d'une riche formation universitaire en philosophie, en éthique et en droit, Ian a été avocat, chercheur et conseiller en éthique dans la fonction publique, et il a travaillé au Bureau du Commissaire à l'intégrité de l'Ontario. Son travail consiste à aider le public à comprendre l'éthique, la responsabilité et les défis de la gouvernance à l'ère numérique. Actuellement chercheur invité dans le cadre de l'Initiative Jocelyne Bourgon à l'École de la fonction publique du Canada, Ian apporte une expertise inestimable dans le rapprochement de la théorie et de la pratique. Ses contributions académiques et politiques s'étendent également au droit et aux politiques en matière de soins de santé; il est motivé par son expérience personnelle en tant que personne atteinte d'une maladie génétique rare. Ses recherches sur la gouvernance de l'IA dans les soins de santé soulignent son engagement envers l'innovation éthique.

Ian est parmi nous aujourd'hui pour prendre part au dialogue évolutif sur les valeurs et l'éthique en milieu de travail, et pour discuter de la manière dont les fonctionnaires peuvent gérer les tensions émergentes et concilier leurs points de vue personnels et leurs attentes professionnelles, en particulier en ce qui concerne les principes fondamentaux comme la neutralité et la loyauté.

Sans plus attendre, accueillons chaleureusement M. Stedman. Ian, la parole est à vous.

[00:02:31 Ian Stedman apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Dr Ian Stedman, École de politique et d'administration publiques de l'Université York.]

Dr. Ian Stedman : Merci, Gaveen, et bonjour à tous. Merci à tous d'être en ligne et de passer du temps avec nous aujourd'hui. Je dois dire que je ne savais pas trop à quoi m'attendre quand nous avons décidé de tenir une séance sur ce sujet après le symposium d'automne sur les valeurs et l'éthique, mais je suis ravi de voir l'intérêt et la participation. Je pense que vous conviendrez tous que c'est un sujet très important qui peut avoir un impact considérable sur votre quotidien et sur votre satisfaction au travail.

Cela dit, j'aimerais répéter rapidement ce que Gavin a dit au sujet de mes antécédents. J'ai travaillé pendant cinq ans comme conseiller au Bureau du Commissaire à l'intégrité de l'Ontario. Mon travail consistait à donner des conseils en éthique pour aider à appliquer les lois sur l'éthique du gouvernement de l'Ontario et pour aider les politiciens et les fonctionnaires. Je n'étais pas chargé d'enquêter, mais je sais à quel point l'enquête, les conseils et l'application de la loi sont importants. Je n'aborde donc pas le sujet d'aujourd'hui uniquement en tant qu'universitaire et j'espère pouvoir transmettre cela.

[00:03:40 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive : Concilier les valeurs personnelles avec l'éthique du service public.]

Dr. Ian Stedman : Comme notre temps est limité, je vais commencer par vous donner un aperçu de ce dont nous allons parler. Pouvez-vous projeter la prochaine diapositive s'il vous plaît?

[00:03:48 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée , Ordre du jour ; Présentation, puis discussion, comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Puisque je suis maintenant un universitaire, nous devons situer un peu notre discussion. Je ne veux pas passer trop de temps dans le passé et pas assez de temps dans le présent. Je vais donc faire un bref historique de la conversation sur les valeurs et l'éthique pour que vous puissiez voir que nous n'inventons pas un nouveau domaine de recherche.

Dr. Ian Stedman : Cela dit, nous avons une conversation assez nouvelle sur certains défis relativement nouveaux. Tous ceux d'entre vous qui ont lu le rapport de l'équipe spéciale de sous-ministres au greffier sur les valeurs et l'éthique ont probablement eu la même impression. Nous veillerons donc à ce que nous ayons sous les yeux certains des points saillants de ce rapport.

Dr. Ian Stedman : On m'a dit qu'environ 1 400 personnes se sont inscrites à cette séance. Je pense qu'il est donc important de ne pas supposer que vous partez tous du même point de départ.

Dr. Ian Stedman: Cela ennuiera certains d'entre vous qui partez d'un point de départ très solide et qui êtes bien informés. Et cela sera probablement utile pour d'autres, mais c'est ainsi. Reprenons ce rapport. L'une des choses les plus importantes que je veux faire aujourd'hui, c'est de reconnaître que nous entendons de nouvelles voix. Certaines étaient toujours là et tombaient dans l'oreille d'un sourd. Mais il y a aussi un plus grand nombre d'importants groupes de défense et de soutien dans la fonction publique fédérale qui deviennent plus visibles, et je tiens à féliciter ceux d'entre vous qui œuvrent dans ces domaines. Je tiens à vous féliciter d'avoir pris la parole et de votre participation à cette discussion.

Ce que vous dites tous, ce n'est pas que tout cet exercice est sans espoir, mais qu'il faut vraiment une plus grande transparence sur le fonctionnement des choses pour que nous puissions tous bâtir et maintenir un niveau élevé de confiance les uns envers les autres et envers nos institutions. Nous devons donc être ouverts et honnêtes sur ce qui se passe, car les valeurs et l'éthique sont importantes et nous voulons qu'elles nous soient utiles. Nous ne voulons pas qu'elles soient performatives ou qu'elles soient utilisées de manière préjudiciable.

Pouvez-vous revenir à la page où; je passe en revue l'ordre du jour?

[00:06:02 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée Ordre du jour ; Présentation, Puis Discussion. Comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Voilà – Enfin, J'aimerais vous parler un peu de ce que vous avez dit directement aujourd'hui. Ce n'est pas une tribune ouverte pour les plaintes ou les anecdotes. Ce n'est pas le but de la séance, mais c'est l'occasion pour moi de vous dire quels sont les thèmes communs dont j'ai entendu parler, et ce qui pousse les gens à avoir l'impression que ce sujet constitue un véritable point de pression pour eux, selon moi. Avant de poursuivre, j'aimerais prendre un instant pour vous rappeler que je n'ai pas de baguette magique que je peux brandir en tant que chercheur invité

Dr. Ian Stedman : pour faire disparaître les défis que vous identifiez tous. Ce que je peux faire, c'est vous dire ce qui se passe selon moi, du point de vue d'une personne de l'extérieur dans une certaine mesure, et j'espère contribuer à faire avancer le dialogue sur la direction que prennent toutes ces choses et la prochaine direction potentielle.

Donc, après notre exposé de 20 minutes, nous prendrons le reste de l'heure pour parler un peu moins formellement, Gaveen et moi, et pour essayer de répondre à certaines des questions que bon nombre d'entre vous ont soumises.

[00:06:55 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive Un Bref Historique; L'Ère de l'Éthique dans l'Administration Publique Canadienne, par Kenneth Kernaghan ; Le Rapport Tait : De Solides Assises, Rapport du Groupe de Travail sur les Valeurs et l'Éthique dans la Fonction Publique, Décembre 1996.]

Dr. Ian Stedman : Parlons un peu d'histoire, pas parce que je pense que les réponses pour notre avenir se trouvent dans notre passé ou quelque chose du genre, mais parce que selon moi, l'une des choses les plus importantes que l'équipe spéciale de sous-ministres a faites dans son rapport a été d'amplifier les voix dissidentes et les désaccords. Elle ne s'est pas contentée d'enterrer tous les commentaires négatifs.

Dr. Ian Stedman : Les gouvernements ne sont pas toujours les meilleurs à donner de l'oxygène à ceux qui veulent les critiquer. Donc, le fait que ce rapport, qui était assez honnête, ait été rendu public envoie ce que je considère comme un signe de bonne foi relativement aux efforts déployés. Pour la diapositive en français. Vous sautez la diapositive en français. Mais je veux vous montrer ces deux rapports pour que vous sachiez que même si je pense que c'est bien d'avoir ces conversations ouvertes maintenant, elles ne sont pas nouvelles. Le rapport Tait, qui se trouve à droite ici, date de la fin 1996 et fait référence au rapport Kernaghan, qui remonte à la mi-1996. Et le rapport Kernaghan n'est pas un rapport parrainé par le gouvernement.

[00:08:10 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive : L'Ère de l'Éthique dans l'Administration Publique Canadienne, par Kenneth Kernaghan ; extrait en surbrillance, comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Le rapport Kernaghan dit, et je l'ai souligné; vous ne pourrez pas le lire, mais je vais le lire à voix haute. Citation : « La plupart des organisations publiques n'ont pas de régime d'éthique cohérent, complet et facile à comprendre conçu pour améliorer la réalité et la perception du comportement éthique. » C'est assez audacieux et simple. C'était en 1996.

Que faisait donc le rapport Tait? C'était en partie

Dr. Ian Stedman : en réponse aux critiques formulées par des personnes comme Kenneth Kernaghan, qui était un universitaire.

[00:08:51 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive : Le Rapport Tait : De Solides Assises, Rapport du Groupe de Travail sur les Valeurs et l'Éthique dans la Fonction Publique ; extrait en surbrillance, comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Mais le rapport Tait admettait aussi qu'il faut effectivement trouver une solution. La citation suivante semblera probablement comme étant un peu plus intemporelle.

Citation : « L'un des défis de plus en plus importants pour les fonctionnaires consiste à concilier la responsabilité ascendante envers le processus politique et la "responsabilisation" descendante ou extérieure envers les citoyens, les "clients" et les intervenants ».

Dr. Ian Stedman : Nous y reviendrons plus tard, mais je pense que certains d'entre vous liront cette citation et se demanderont où; est situé le fonctionnaire lui-même. S'agit-il simplement d'un vaisseau pour le service, ou leur propre humanité compte-t-elle aussi dans le calcul de la signification du respect des valeurs de la fonction publique? Nous y reviendrons.

[00:09:44 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée : Près d'une Décennie plus tard… ; Agir sur les valeurs : Une impasse éthique pour les fonctionnaires, par John W. Langford, 2004 ; 2005, Rapport du Conseil du Trésor au Parlement : Répondre aux attentes des Canadiennes et des Canadiens, Examen des responsabilités et des responsabilisations des ministres et des hauts fonctionnaires. Comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Près d'une décennie plus tard, après le rapport Tait, nous constatons que les mêmes défis se posent de nouveau. Qu'est-ce que cela signifie pour les fonctionnaires d'agir selon un certain cadre de valeurs? Vous ne pouvez probablement pas le lire, mais dans l'abstrait de cet article, il y a cette idée que les valeurs fondamentales de la fonction publique sont encore un peu déroutantes. L'auteur de l'article se demande s'il n'y a pas une autre façon d'aborder le sujet complexe des valeurs de la fonction publique.

Dr. Ian Stedman : Le Conseil du Trésor répond peu après – c'est le rapport de droite – et dit dans un autre rapport : « Peut-être devrions-nous examiner le rôle des ministres et des autres hauts fonctionnaires aussi, pas seulement les fonctionnaires ».

[00:10:31 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée  Une décennie après Tait : Valeurs et éthique du service public : Impasse ou fondement solide ? par Ralph Heintzman, 2007 ; Une vocation spéciale : Valeurs, éthique et professionnalisme de la fonction publique, par Kenneth Kernaghan, 2007. Comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Peut-être que les rappels constants de respecter les valeurs fondamentales de la fonction publique peuvent être diffusés un peu partout dans le bureau et remonter la chaîne également. La responsabilité incombe à tout le monde. En 2007,

Dr. Ian Stedman : presque dix ans après la publication du rapport Tait, les universitaires se demandent encore si la discussion sur les valeurs fondamentales est utile comme tout le monde l'espérait.

Ralph Heintzman laisse entendre que nous devrions peut-être reformuler les choses, ce qui envoie un signal à l'agence de la fonction publique, et qu'il est maintenant temps pour elle de vous rappeler qu'être fonctionnaire est une vocation spéciale et différente, comme vous le savez tous. Mais nous devons avoir une conversation tous les deux ans ou trois, car ce qui est spécial peut parfois se perdre dans ce qui est difficile.

En passant, Kenneth Kernaghan a rédigé ce rapport à droite, et il a ensuite travaillé avec John Langford, qui est mentionné dans les diapositives précédentes. Le premier rapport n'était pas du gouvernement. Il a écrit un livre intitulé « The Responsible Public Servant ». Pour ceux d'entre vous qui nous regardent en ligne, si vous n'avez pas entendu parler du livre « The Responsible Public Servant », il a presque 10 ans maintenant. C'est probablement le traité complet le plus récent sur ce que signifient agir dans l'intérêt public et être un fonctionnaire. Si vous voulez un lien, envoyez-moi simplement un courriel et je vous l'enverrai pour que vous puissiez le consulter.

[00:12:07 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée :

Annexe A : De Tait à aujourd'hui

1996: Rapport du Groupe de travail des sous-ministres sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique.

1999: Premier Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux.

  • Création du Bureau des valeurs et de l'éthique de la fonction publique.

2000: Résultats pour les Canadiens et les Canadiennes : Un cadre de gestion pour le gouvernement du Canada.

  • Rapport du vérificateur général sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique.

2001: Prévention et résolution du harcèlement en milieu de travail.

  • Divulgation interne d'information concernant des actes fautifs au travail.

2002: Le guide du ministre et du secrétaire d'État.

2003: Guide du sous-ministre.

  • Cadre de responsabilisation de gestion.
  • Loi sur la modernisation de la fonction publique.
  • Code de valeurs et d'éthique de la fonction publique.

2004: Rapport du vérificateur général sur la reddition de comptes et l'éthique du gouvernement.

  • Création du Bureau du commissaire à l'éthique pour la Chambre des communes et du conseiller sénatorial en éthique.
  • Rapport du Groupe de travail sur la divulgation des actes fautifs.

2004-2006: La Commission d'enquêtes (Gomery) sur le Programme de commandites et les activités publicitaires.

2005: Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles (projet de loi C-11).]

  • Projet de charte des valeurs et de code de conduite de la fonction publique.

2006: Lettre du premier ministre Harper aux ministres sur le gouvernement responsable.

  • Loi fédérale sur la responsabilité, y compris la création de la fonction de directeur parlementaire du budget.
  • Loi sur les conflits d'intérêts.

2007: Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles.

2008: Pour un gouvernement responsable : Guide des ministres et des ministres d'État.

  • Loi sur le lobbying.

2012: Code de valeurs et d'éthique du secteur public.

2015: Pour un gouvernement ouvert et responsable.

  • Publication des lettres de mandate des ministres.

2020 : Directive sur l'équité en matière d'emploi, la diversité et l'inclusion.

  • Directive sur l'obligation de prendre des mesures d'adaptation.
  • Directive sur le télétravail (modifiée en 2023)
  • 2021: Politique sur la gestion des personnes.

2023: Rapport de l'Enquête publique sur l'état d'urgence déclaré en 2022. ]

Dr. Ian Stedman : Le but de cette diapositive est de vous montrer que l'histoire des valeurs et de l'éthique va et vient. Il y a de la confusion, des débats, des désaccords, un recadrage et un dialogue actualisé. Il y a des sous-ministres qui déposent et produisent des rapports. Il y a des régimes législatifs nouveaux et mis à jour, etc. Cette chronologie montre que la conversation sur l'éthique dans la fonction publique a une histoire active au pays. Et là encore, il n'y a pas de baguette magique. Beaucoup d'erreurs ont été commises, et il y aura toujours beaucoup de questions, surtout si vous poussez le monde à changer et à ouvrir de nouvelles possibilités pour les uns et les autres.

[00:12:53 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée Rapport de l'équipe spéciale de sous-ministres sur les valeurs et l'éthique adressé au greffier du Conseil privé.]

Dr. Ian Stedman : Mais, encore une fois, nous sommes à l'un de ces moments où; nous devons comprendre certaines de ces choses. Ce sont des choses compliquées, et nous devons nous asseoir ensemble dans des espaces parfois inconfortables pour y parvenir.

Dr. Ian Stedman : Et ce n'est pas grave. J'aimerais croire que c'est ce que le greffier espérait que ce rapport nous permettrait de faire.

[00:13:20 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive, comme décrit.]

Dr. Ian Stedman : Le rapport nous dit qu'il y a trois grands défis à relever.

Le premier est la technologie. Je l'ai dit brièvement lors du symposium d'automne, mais il vaut la peine de le répéter ici aussi. Nous ne pouvons absolument pas être si enthousiasmés par les nouvelles machines qui peuvent faire des calculs pour nous que nous perdons de vue ce qu'il y a dans ces données que nous lui demandons d'analyser. L'intelligence artificielle. La fonction publique a le devoir d'agir dans l'intérêt public et selon ses valeurs.

Dr. Ian Stedman: Peu importe la complexité d'un concept, cela doit signifier absolument que nous ne devons pas utiliser des données rétrospectives biaisées sans discernement pour nous dire comment prendre des décisions prospectives. La fonction publique a besoin d'un mandat clair et responsable en matière d'IA. Nous n'inventons rien au fur et à mesure et nous ne faisons pas plus de mal que de bien.

La deuxième chose que nous avons entendue dans ce rapport est très claire : bon nombre d'entre vous voient qu'il y a deux poids, deux mesures quand il s'agit de savoir qui est tenu responsable de respecter le cadre des valeurs et de l'éthique. Nous devons donc continuer à parler de la responsabilité. Comme je l'ai mentionné précédemment, nous devons parler de la manière dont vous êtes censé utiliser le code. Tant que vous agissez de bonne foi dans votre travail, vous ne devriez pas craindre que le code soit utilisé comme arme disciplinaire.

Enfin, ce qui me semble le plus important, c'est que la fonction publique est plus diversifiée que jamais. Malgré l'appel à l'action, bon nombre d'entre vous remarquent que les structures, les processus, les façons de penser et les interactions bien ancrées doivent encore être remis en question. La voie du progrès est souvent semée d'embûches. Pour beaucoup d'entre vous qui progressez dans la mise en œuvre de l'appel à l'action, cela n'a pas été différent.

[00:15:13 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée

Quelle est la prochaine étape ? Citation du greffier John Hannaford.

« Enfin, j'invite les administrateurs généraux à poursuivre sur cette lancée en concentrant les efforts de leurs services respectifs sur les ponts suivants :

  • la mise à jour de leurs codes de conduite organisationnels ;
  • produire des rapports sur la divulgation des actes répréhensibles et des fautes professionnelles dans les institutions fédérales ;
  • exiger des employés qu'ils soumettent à nouveau chaque année des attestations de conflit d'intérêts ; et
  • l'intégration d'une responsabilité conséquente pour les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l'appel à l'action. ».]

Ian Stedman : Alors, que souhaite le greffier Hannaford pour la suite? Il a demandé quatre choses, et je voudrais m'attarder sur deux d'entre elles en particulier. Examinons le premier et le quatrième points. Le premier consiste à mettre à jour les codes de conduite des organisations, et le quatrième est l'intégration d'une responsabilisation corrélative pour donner suite à l'appel à l'action. Il s'agit là d'objectifs importants.

[00:15:45 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive intitulée Il y a du pain sur la planche !]

Dr. Ian Stedman : Mais permettez-moi de m'arrêter ici et de rappeler à tous que le rapport de l'équipe spéciale de sous-ministres n'est pas le seul endroit où; nous devrions chercher à déterminer quels sont les vrais défis selon les fonctionnaires. Il est bien et utile, mais ce n'est qu'une part du gâteau. Avant de pouvoir progresser, nous devons être ouverts et honnêtes sur le travail que nous devons accomplir.

[00:16:11 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive : Une étude sur la communauté noire des cadres dans la fonction publique fédérale, Dr Rachel Zellars, MA, JD, PhD; 73 Nombre total de participants interrogés dans le cadre de l'étude. Sur l'ensemble des participants interrogés, 63 étaient des cadres noirs en activité ; Les fonctionnaires soulèvent des questions importantes.]

Dr. Ian Stedman : Bon nombre d'entre vous ont déjà vu le rapport de Mme Rachel Zellar. Je ne suis pas ici pour exprimer une opinion sur son contenu, mais je félicite ceux d'entre vous qui l'ont partagé, et je pense que ce rapport peut nous apprendre quelque chose sur ce que cela signifie de s'asseoir ensemble dans cet espace inconfortable et d'être honnête. Nous devons avoir des discussions semblables avec les fonctionnaires qui vivent avec un handicap, par exemple, les fonctionnaires issus de l'Asie du Sud, de l'Asie de l'Est, autochtones et de la communauté LGBTQIA+. Nous devons nous demander comment situer leurs histoires dans notre travail pour promouvoir l'équité dans la fonction publique.

[00:16:55 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive :

Vérification portant sur la représentation des groupes visés par l'équité en matière d'emploi lors du recrutement : Principales constatations.

Nous avons constaté que les groupes visés par l'équité en matière d'emploi ne maintenaient pas une représentation proportionnelle tout au long du processus de recrutement.

Les résultats de notre vérification ont démontré ce qui suit :

  • les femmes étaient le seul groupe à connaître une augmentation globale de leur représentation depuis la demande d'emploi jusqu'à la nomination ;
  • Les candidats autochtones ont connu une baisse de leur représentation à l'étape de l'évaluation ;
  • Parmi tous les groupes visés par l'équité en matière d'emploi, ce sont les personnes en situation de handicap qui ont connu la baisse la plus importante en termes de représentation aux étapes de l'évaluation et de la nomination ;
  • Les groupes de minorités visibles ont connu des baisses de représentation aux étapes de la présélection organisationnelle et de l'évaluation ;
  • Parmi les sous-groupes de minorités visibles examinés lors de notre vérification, les candidats noirs ont connu une baisse de représentation plus importante que les autres membres des minorités visibles, tant à l'étape de la présélection organisationnelle qu'à celle de l'évaluation. ]

Dr. Ian Stedman : Revenons à ces deux points. Comment mettre à jour les codes? Ce que beaucoup d'entre vous me disent, c'est que ce n'est pas que les codes ne fonctionnent pas, mais que nous devons nous asseoir et les appliquer aux contextes de la nouvelle réalité de la fonction publique. Nous devons faire le travail nécessaire pour vraiment cerner les défis et, encore une fois, mener des consultations sur des sujets précis. Nous devons déterminer quelles mesures de soutien sont en place pour que nous puissions mettre le doigt sur le problème quand nous essayons de trouver des solutions.

Mais pour moi, en tant que chercheur invité qui assume cette nouvelle fonction et qui passe du temps à parler avec bon nombre d'entre vous et à regarder l'histoire de l'éthique dans la fonction publique, je pense qu'il faut cesser de dire que nous vivons à une époque en rapide évolution. Je pense que cette ligne a été exagérée dans cet espace. Nous devons enfin admettre que cela signifie que notre éthique et nos valeurs ne peuvent pas être statiques. Il y a une leçon à tirer du fait que nous répétons sans cesse que les choses changent. Nous ne pouvons pas simplement mettre à jour nos énoncés d'éthique et de valeurs, puis revenir tous les 10 ans. L'infrastructure en place doit être globale, dynamique, autocritique, progressiste et bien dotée en ressources. On vous demande à tous d'en faire plus avec moins, et la demande de productivité augmente pendant que les ressources n'augmentent pas.

Il ne sera pas plus facile d'établir un équilibre entre les valeurs et l'éthique dans votre travail simplement parce que nous montrons du doigt à quel point c'est difficile tous les deux ou trois ans. Vous avez besoin d'un soutien continu.

Dr. Ian Stedman : En ce qui concerne la responsabilité de faire avancer l'appel à l'action, je me demande combien d'entre vous ont eu le temps de lire les rapports que vos ministères ont déposés il y a quelques mois.

[00:19:10 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive :

La responsabilité pour le progrès dans l'avancement de l'Appel à l'action :

Réponses à l'autoévaluation sur les orientations à suivre concernant l'Appel à l'action en faveur de la lutte contre le racisme, de l'équité et de l'inclusion dans la fonction publique fédérale. Août 2024. Message du greffier Hannaford et de la sous-greffière Fox à tous les fonctionnaires.

  • En avril 2024, les sous-ministres et les chefs d'agences ont présenté des résumés de leurs progrès dans la mise en œuvre de l'Appel à l'action en faveur de la lutte contre le racisme, de l'équité et de l'inclusion dans la fonction publique fédérale ET de leurs efforts pour élargir la conversation sur les valeurs et l'éthique
  • Les fonctionnaires devraient les lire et poser des questions :
  • Qui a été consulté ?
  • Pouvons-nous donner notre avis ?
  • Qu'attend-on de l'avenir et de qui ?
  • Comment, quand et avec qui les prochains rapports seront-ils préparés et partagés ?
  • À quoi cela pourrait-il ressembler ?]

Dr. Ian Stedman : Donc, faire progresser l'appel à l'action. J'appellerais donc les sous-ministres et les chefs d'organismes pour m'assurer qu'ils trouvent des façons de participer aux rapports et aux plans, et de recevoir de la rétroaction. Ce n'est pas un exercice de cases à cocher, et si vous en faites un, cela aura certainement un effet négatif sur le moral de la fonction publique et le maintien en poste. Mais le but de cette diapositive est de dire que ces rapports sont disponibles, et j'encouragerais tout le monde à les examiner et j'encouragerais les sous-ministres à s'assurer qu'ils tiennent des consultations.

[00:19:49 Écran partagé  Ian Stedman et une diapositive : Il ne suffit pas de faire le bien. Le ou la fonctionnaire doit également être perçu comme faisant le bien.]

Dr. Ian Stedman : Mais même si votre rapport dit ce qu'il faut, vous devez aussi obtenir ces informations de la bonne manière et leur donner vie pour qu'elles soient significatives.

[00:20:05 Écran partagé : Ian Stedman et une diapositive :

Je vous ai demandé de me tender la main. Voici ce que j'ai entendu.

Les défis :

  • Prendre VGE au sérieux signifie ralentir et réfléchir – ce qui n'est pas toujours facile à faire lorsque les exigences de productivité sont (exagérément) élevées
  • Le débat sur le retour au bureau n'est pas assez nuancé pour susciter une large adhésion
  • La loyauté reste importante, mais de nouveaux contextes sociaux et de nouvelles discussions sont nécessaires
  • Le code est-il mieux compris comme un outil destiné à encourager les « bonnes actions » ou comme un instrument destiné à prévenir les actes répréhensibles ?
  • Les VGE sont trop facilement utilisées à l'encontre des fonctionnaires – plus de clarté est nécessaire
  • Le taux d'attrition est élevé pour certains groupes en quête d'équité et il est impossible de l'ignorer
  • Comment attirer l'attention sur la discrimination systémique persistante sans être déloyal ?
  • Il est nécessaire de mieux encadrer les médias sociaux (par exemple, Affaires mondiales Canada)
  • Les VGE doivent être mieux intégrées dans les structures d'incitation.]

Dr. Ian Stedman : J'ai parlé pendant deux minutes au symposium de l'automne, et je vous ai demandé à tous de communiquer avec moi, ce que vous avez fait. Un grand nombre d'entre vous l'ont fait tout de suite. Ma boîte de réception était pleine. Certains d'entre vous sont toujours sur Twitter, Twitter institutionnel, et certains d'entre vous m'ont trouvé ici aussi. Je vous suis reconnaissant d'avoir communiqué avec moi. Bien entendu, les personnes qui m'ont contacté se sont auto-sélectionnées. J'ai eu de très bonnes discussions critiques et je tiens à remercier tous ceux qui ont pris le temps de discuter avec moi.

Il y a certaines choses que j'ai entendues et que je tiens à répéter. J'ai entendu dire que vous étiez soumis à une forte pression pour être productif et que cela ne vous laissait pas autant de place qu'il le faudrait pour avoir des discussions profondément nuancées sur les valeurs et l'éthique de la fonction publique.

Une autre chose que j'ai entendue, mais je ne sais pas quoi en faire, mais je tiens à le répéter, c'est que le retour au taux d'occupation est un point de friction important pour beaucoup. Vous savez tous que je ne peux rien y faire. Mais je voulais profiter de l'occasion pour signaler aux responsables que la discussion doit probablement être plus nuancée afin que les gens puissent comprendre ce qui se passe et ne pas nuire à leur moral.

Bon nombre d'entre vous voulaient parler de loyauté et essayer de comprendre comment vous pouvez être loyal envers un gouvernement qui fait des choses avec lesquelles vous êtes en profond désaccord. Nous y reviendrons. Je sais que vous n'êtes pas la première génération de fonctionnaires à poser ce genre de questions, mais les raisons pour lesquelles vous les posez sont nouvelles et elles méritent notre attention.

Je vais sauter certains de ces points, mais bon nombre d'entre vous ont formulé des commentaires sur l'appel à l'action. Vous avez l'impression que cela ne nous mène pas là où; nous devons aller, et qu'il y a encore un taux d'attrition inacceptable dans certains groupes en quête d'équité. Bon nombre d'entre vous souhaitent donc des progrès plus rapides, surtout pour les personnes handicapées, pour qui les taux d'attrition sont encore très élevés.

Dr. Ian Stedman : Pour terminer sur une note plus positive, peut-être que la plupart d'entre vous sont d'accord avec bon nombre des choses qui ont été dites aujourd'hui selon lesquelles tout espoir n'est pas perdu, mais qu'il est temps d'avoir de vraies conversations. La plupart d'entre vous veulent contribuer à améliorer les choses parce que vous savez que la fonction publique est importante, et c'est pourquoi vous êtes ici aujourd'hui.

Commençons dès maintenant. Discutons un peu. Plus de diapositives. Parlons un peu d'identité, de valeurs et de ce que cela signifie de travailler dans cette fonction publique, parce que je pense qu'il est important pour bien des gens que cette fonction publique ne ressemble pas à la fonction publique d'il y a 30 ans.

[00:22:36 Écran partagé : Ian Stedman et une diapositive intitulée Discussion. Un point d'interrogation coloré remplit la diapositive.]

Dr. Ian Stedman : C'est une fonction publique différente et les conversations que nous devons avoir sont différentes. Je vais m'arrêter ici.

[00:22:36 Écran partagé : Gaveen Cadotte et Ian Stedman apparaissent dans des fenêtres de conférence vidéo.]

Gaveen Cadotte : Excellent. Merci, Ian, pour votre exposé. Je sais que dans nos questions, nous allons nous pencher sur la question de savoir comment maintenir le dynamisme, cette idée de ce qui est spécial à être fonctionnaire, mais aussi de ce qui est difficile à cet égard du point de vue des valeurs et de l'éthique. Nous allons donc aborder ces questions maintenant et nous allons discuter plus en détail de ce que vous avez présenté. Mais avant de commencer, j'aimerais rappeler à tous qu'il n'y a pas de questions en direct pour cet événement.

[00:23:20 Gaveen Cadotte apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Gaveen Cadotte, Bureau du Conseil privé.]

Gaveen Cadotte : Mais l'École de la fonction publique du Canada a pris en compte les questions qui ont été soumises à l'avance par nos participants, et elles alimenteront la discussion que Ian et moi allons avoir maintenant.

Passons donc à la première question. Nous le disons sans doute trop souvent, mais le fait est que nous vivons à l'ère

[00:23:43 Écran partagé : Gaveen Cadotte et Ian Stedman apparaissent dans des fenêtres de conférence vidéo.]

Gaveen Cadotte : des changements sociétaux rapides. Certains jours, nous avons l'impression que tout bouge sous nos pieds. Comment les fonctionnaires peuvent-ils adapter leur approche à la neutralité et à la loyauté tout en demeurant fidèles aux attentes changeantes de leurs rôles?

Dr. Ian Stedman : Oui. Merci. Permettez-moi d'abord de remercier tous ceux qui ont soumis leurs questions.

[00:24:13 Dr. Ian Stedman apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Dr Ian Stedman, École de politique et d'administration publiques de l'Université York. ]

Dr. Ian Stedman : Pour être clair, certains d'entre vous ont soumis des questions qui étaient probablement trop personnelles et précises pour que nous puissions les intégrer dans un forum comme celui-ci. Mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas apprécié le temps et l'effort que vous avez consacrés. Nous avons essayé d'extraire certains des thèmes récurrents et de rester aussi fidèles que possible à certaines questions. Pour ce qui est de vivre dans un monde qui change constamment sous vos pieds, c'est un véritable défi. J'ai essayé d'aborder cette question un peu plus tôt, mais il me semble que c'est la nouvelle réalité. Ce n'est pas une chose ni un détail, c'est la nouvelle réalité. Nous progressons si rapidement dans certains domaines qu'il est difficile de savoir ce qui se cache sous vos pieds et ce qui vous attend.

Les fonctionnaires continueront d'être confrontés à des problèmes complexes sur le plan moral et technique. Ils n'auront pas toujours le luxe d'avoir du temps ou des ressources suffisantes pour être heureux de la situation dans laquelle ils se trouvent. Nous devons l'admettre. Nous ne pouvons pas prétendre le contraire. Mais nous savons qu'il y a des questions de neutralité et de loyauté. Je pense qu'il est important de se rappeler que ce sont des termes techniques.

La fonction publique est un espace unique. Nous le savons tous, mais c'est un espace où; ces mots ont pris une signification très précise. Nous l'oublions parfois parce que le travail est tellement exigeant et stressant sur le plan moral. Nous n'utilisons pas la neutralité et la loyauté dans le sens quotidien du terme. Ils ont une signification précise dans le contexte de ce que cela signifie d'être dans la fonction publique. La neutralité ne signifie pas que vous vous taisez et que vous n'avez aucune opinion sur quoi que ce soit. Ce n'est pas ce que cela veut dire. Cela signifie que si votre travail consiste à donner des conseils aux échelons supérieurs de la chaîne, vous le faites sans parti pris personnel. Vous faites des recherches, vous recueillez des données, vous présentez les résultats et vous dites la vérité, sans la citer, dans la mesure où; la vérité est connue, bien sûr. Vous reconnaissez les limites de votre connaissance de vos conseils, et vous ne remplissez pas les espaces vides avec ce que vous voulez voir ou ce que vous pensez que votre patron veut voir ou entendre.

Un bon exemple est celui de la science des données; nous allons avoir cette conversation encore et encore dans les prochaines années. Imaginez qu'on vous demande de faire avancer une analyse pour une idée de politique. Vous passez au peigne fin les données, vous rassemblez ce qu'elles nous disent et vous préparez un mémoire pour l'envoyer à l'échelon supérieur. Une bonne analyse permettra également de faire ressortir ce que les données ne disent pas ou vous aidera à comprendre. Une bonne analyse politique attire l'attention sur les inconnues.

Je ne pense donc pas qu'il soit nécessaire d'adapter notre approche de la neutralité. C'est le libellé utilisé dans la question. Je pense que nous devons nous rappeler de ce que la neutralité exige de nous, mais aussi ce qu'elle nous permet. Dire la vérité au pouvoir fait partie du travail quand on fait son travail. Nous devons simplement nous assurer de continuer à avoir ces conversations pour ne pas penser que donner de vrais conseils en haut de l'échelle est la mauvaise chose à faire.

Vous avez également posé une question sur la loyauté. Désolé, je pourrais continuer toute la journée. Je pense que la loyauté signifie aussi quelque chose de très précis. Cela ne veut pas dire que vous devez être d'accord avec les décisions stratégiques qui sont prises. En fait, j'imagine que tous ceux qui participent à l'appel en ce moment sont d'avis qu'il est impossible de toujours être d'accord avec toutes les décisions stratégiques. Ce n'est pas le cas. Mais là où; je pense que les gens s'accrochent au devoir de loyauté, c'est ce qui se passe quand une décision politique n'est pas conforme aux données que vous avez fournies ou que vous savez ou pensez savoir que des décideurs ont reçues. Je pense que c'est là où; la plupart des fonctionnaires perdent le sommeil la nuit. Comment puis-je appuyer une politique quand que je sais que ce n'est pas la meilleure politique?

Ce sont des conversations difficiles. Vous pourriez nous donner un exemple de quelque chose que ceux d'entre vous qui sont en ligne ont vécu personnellement, où; vous vous êtes probablement demandé comment vous pouviez vous y retrouver. C'est là où; je pense que nous devons mieux soutenir les fonctionnaires pour qu'ils ne sentent pas le besoin de s'adapter à une nouvelle réalité pour pouvoir dormir la nuit.

Nous avons besoin d'un changement de paradigme dans la façon dont nous appuyons les valeurs et l'éthique, pas seulement maintenant, mais de façon continue.

[00:28:50 Écran partagé : Gaveen Cadotte et Ian Stedman apparaissent dans des fenêtres de conférence vidéo.]

Gaveen Cadotte : C'est très intéressant. Je vais faire quelques commentaires et passer à la question suivante. Mais il me semble, en ce qui concerne la neutralité, qu'une partie du problème tient au fait que nous devons connaître et comprendre nos propres préjugés. Et c'est un autre domaine où; selon moi, quand on parle de soutien aux fonctionnaires, c'est une conversation introspective. Il s'agit donc à la fois de se comprendre soi-même et de savoir quel type de soutien nous pouvons fournir en cas de friction.

Passons à une autre question. Les stratégies. Quelles stratégies peuvent aider les fonctionnaires à concilier leur éthique personnelle et les attentes énoncées dans le Code de valeurs et d'éthique?

Dr. Ian Stedman : C'est une excellente question. C'est certainement l'une de ces questions qui exige 20 réponses différentes. Mais je pense qu'en l'absence d'un changement de paradigme institutionnel, c'est certainement une question que nous devons poser. Le code est rédigé de telle façon que la plupart des gens qui le lisent – il peut être lu très rapidement – trouvent qu'il est logique et peuvent voir comment leurs valeurs personnelles y sont reflétées.

Le défi n'est pas la nature du code, mais plutôt l'uniformité de son application et je crois que vous êtes tous appuyés dans vos efforts pour l'appliquer à de nouvelles situations et à de nouveaux défis. Je ne veux pas les imposer aux fonctionnaires, mais je pense que nous devons créer de nouveaux espaces pour un dialogue ouvert et productif les uns avec les autres au sujet des valeurs et de l'éthique. Pas une fois tous les dix ans. Il est facile d'accuser le travail à domicile ou le fait qu'il n'y a pas de conversations de corridor, mais là n'est pas le problème.

Le problème, c'est que nous devons systématiquement nous adapter et trouver de nouvelles façons de faire les choses que nous devons faire. Ce n'est ni bon ni mauvais, mais le travail à distance est différent d'une certaine façon, et nous devons le traiter ainsi. Nous devons mettre en place de nouveaux outils quand nous en avons besoin, pour les choses pour lesquelles nous en avons besoin. Mais une chose que j'aime dire à mes étudiants, et je vais y revenir dans un instant, c'est que suivre un cours d'éthique est différent. Dans la plupart des cours, vous allez en classe et vous passez l'examen, et il y a une réponse que quelqu'un vous a enseignée en classe.

Ici – l'éthique est difficile. Ce n'est pas un travail facile. C'est du gris et non du noir et du blanc. Le raisonnement éthique ou normatif n'est pas un exercice de cases à cocher. C'est un réflexe qui est renforcé et soutenu par le dialogue. Si vous êtes confronté à quelque chose et qu'on n'y a pas pensé ou qu'on n'en a pas parlé auparavant, comment allez-vous savoir comment le gérer quand vous êtes au cœur du problème, hors de tout cadre?

Que vous travailliez à distance ou que vous restiez assis dans un bureau où; personne d'autre ne se trouve parfois, nous devons traiter le dialogue sur les valeurs et l'éthique comme si cela faisait partie de notre travail. Il n'est ni séparé, ni complémentaire. Avoir une conversation sur chaque dossier au sujet des valeurs et de l'éthique doit faire partie du travail autant que possible. Ce n'est pas une réflexion secondaire. Elle fait partie intégrante du travail. Et vous devez consacrer du temps à ces discussions au cours d'un projet.

Gaveen Cadotte : C'est tout à fait logique. Pendant que vous parliez, cela m'a fait réfléchir – même en tant que gestionnaire – quand nous expliquons comment les décisions ont été prises, que nous essayons d'être transparents dans la prise de décisions, souvent il s'agit des données ou de la stratégie qui a été mise en place. Mais dans quelle mesure la prise en compte des valeurs et de l'éthique dans le processus décisionnel est-elle un autre élément de la conversation? Je pense qu'il faut être plus cohérent. Comment les utilisons-nous au quotidien? Nous avons donc parlé de ce que les gens peuvent faire individuellement, et j'aimerais maintenant parler de ce qui peut être fait au niveau de la direction. Quelles sont les mesures à prendre pour favoriser cette culture en milieu de travail qui appuie la prise de décisions éthiques et le leadership axé sur les valeurs?

Dr. Ian Stedman : Oui, c'est bien. Je vais peut-être devoir insister sur ce que j'ai dit. Je ne veux pas donner l'impression de blâmer les fonctionnaires et de dire que c'est à eux qu'il incombe de trouver l'espace nécessaire. Ils n'ont pas beaucoup de temps.

Je suis convaincu que la direction doit entendre de façon très directe, et d'en haut, qu'une réflexion sur les valeurs fait partie du travail d'un fonctionnaire. Ce n'est pas un outil externe de résolution de problèmes que vous utilisez quand vous êtes coincé. Vous devez créer de l'espace pour des conversations inconfortables en tout temps.

Et le code ne peut pas être utilisé comme une arme. C'est un point de départ que nous utilisons pour nous aider à avoir des discussions nuancées et significatives afin d'être de meilleurs intendants plus réfléchis de la confiance du public.

Les gestionnaires doivent créer cet espace, sinon les gens continueront d'avoir peur de dire des choses à voix haute. Ils n'auront pas l'occasion de travailler sur les choses jusqu'à ce qu'ils y soient absolument confrontés et qu'ils n'aient d'autre choix que de se sentir abandonnés. Je pense que cela fait partie du sentiment de beaucoup de gens : ils n'ont pas un espace sûr pour avoir des conversations difficiles sur les choses qui surgissent dans leur quotidien. Je crois donc qu'il incombe aux gestionnaires d'être beaucoup plus délibérés et de réserver du temps pour ces conversations difficiles.

Gaveen Cadotte : Vous venez de parler du dialogue et de la façon dont il peut être utilisé pour régler les tensions entourant les valeurs et l'éthique en milieu de travail. Vous avez commencé à parler de la façon dont nous pourrions faire mieux pour en encourager davantage. Selon vous, que pourrions-nous faire de plus pour encourager cette conversation au jour le jour?

Dr. Ian Stedman : Oui. Il y a une chose que je retiens de mon passage ici depuis quelques mois seulement, quand j'essaie de comprendre ce qui se passe dans le domaine des valeurs et de l'éthique de l'intérieur. Ce que je retiens surtout, c'est qu'on ne peut plus traiter le code comme s'il s'agissait d'un énoncé statique de cinq valeurs distinctes.

Quand on y repense, je pense au dialogue de 2023 à 2024 et à notre conversation actuelle, ça doit être le dialogue dans l'arc des dialogues sur l'éthique, où; nous réalisons que le monde est en train de tourner autour de nous et que nous sommes un ensemble plus diversifié de personnes ayant des antécédents différents, des visions du monde différentes, des religions différentes, des compréhensions culturelles et sociales différentes, et que nous devons réunir tout cela pour nous aider à créer une fonction publique plus inclusive, et un incubateur de politiques publiques, d'ailleurs.

Nous sommes arrivés à un stade où; nous cherchons à obtenir un peu de courage de la part des dirigeants. Nous devons nous rappeler que nous devons faire de la place à l'échec et à la croissance (quand je parle de courage).

C'est l'une des choses qui sont difficiles quand nous pensons à nos valeurs et qui peuvent entrer en conflit avec les valeurs au travail. La vulnérabilité est difficile à situer dans un environnement qui exige de la productivité et qui punit l'échec. Cela n'est pas propre à la fonction publique. Je ne veux pas mélanger les choses de cette façon, mais c'est un élément important – il y a quelque chose de profondément moral dans la fonction publique que d'autres espaces n'ont peut-être pas.

Nous devons donc en être conscients quand nous créons l'espace nécessaire pour que ces agents moraux agissant dans le cadre de la confiance publique, les fonctionnaires, essaient de comprendre ce qui se passe autour d'eux, essaient et échouent. Il faut qu'il y ait de la place pour que ce soit acceptable si nous voulons voir une croissance.

Gaveen Cadotte : Oui, absolument. Je suis tout à fait d'accord. Ce n'est pas un domaine dans lequel nous excellons traditionnellement, mais nous devons certainement nous améliorer.

Donc, la neutralité et la loyauté, comme nous en avons parlé tout au long de cet exposé, les concepts contestables, et comme vous l'avez mentionné, nous avons vu dans le rapport du sous-ministre que les fonctionnaires sont vraiment aux prises avec ces thèmes. Et nous déployons beaucoup d'efforts pour nous assurer que nous avons les bonnes conversations et que nous remettons la question à l'avant-plan. Mais quels sont les risques si nous n'abordons pas ces sujets difficiles? Il est facile de mal interpréter la neutralité et la loyauté, et vous avez en quelque sorte commencé à distinguer cette différence du contexte de la fonction publique, mais pourriez-vous nous parler des risques que nous courions si nous ne réglions pas vraiment ces questions difficiles?

Dr. Ian Stedman : Oui, et permettez-moi de vous dire que je sais que cela peut paraître exagéré d'essayer de vous dire ce que sont la neutralité et la loyauté. Je ne pense pas que ce que je veux que vous reteniez, c'est que j'essaie de vous dire que vous vous trompez et que ces tensions n'existent pas. Ce que je veux vous dire, c'est que nous devons avoir cette conversation parce que le contexte dans lequel nous nous trouvons maintenant est un nouveau contexte.

Mais nous n'y arriverons pas si nous ne réservons pas l'espace nécessaire pour le faire d'une manière qui lui accorde le respect qu'il mérite et qui lui donne l'espace nécessaire pour se sentir mal à l'aise, car c'est une conversation différente. En ce qui concerne les risques de ne pas le faire, je pense que nous commençons à les voir. C'est difficile à prévoir, parce que je pense que c'est une fonction publique différente et les défis sont différents. J'ai fait allusion plus tôt à cette citation dans laquelle je demandais où; se situait le fonctionnaire. Parce qu'il s'agissait de regarder vers le haut et vers le bas. Il ne s'agissait pas de regarder en avant. Je pense que nous sommes à un moment où; il est important pour nous d'être nous-mêmes et de nous mettre au travail. C'est pourquoi nous devons également nous pencher sur la question.

Et je pense que si nous ne faisons pas bien les choses cette fois-ci, si nous ne trouvons pas le moyen de changer le paradigme, vous allez voir ce que nous voyons, par exemple, dans la communauté des personnes handicapées, c'est une incapacité à retenir les talents. Il y aura de l'attrition. Il y aura des gens qui diront que les coûts-avantages et la valeur de la récompense ne sont pas là pour eux dans la fonction publique et qu'ils sont valorisés différemment ailleurs. Ils aimeraient donner, mais ils ne peuvent pas. Les gens auront l'impression qu'il y a deux poids, deux mesures. Nous l'avons entendu. Et ils n'ont pas le soutien dont ils ont besoin pour régler les problèmes normatifs complexes où; nous n'avons pas le luxe du temps et où; on ne nous donne pas de nouvelles ressources qui nous permettent de faire plus de choses. Il est difficile de trouver l'espace nécessaire pour prendre des décisions qui, selon vous, pourraient être erronées, quand les gens ne prennent tout simplement pas ces décisions ou n'en discutent pas avec eux.

Je pense que le vrai risque, c'est que les choses empirent avant de s'améliorer, parce que nous ne pouvons pas simplement dire oui, nous vous entendons, tous les 10 ans. À un moment donné, cela finira par lasser et les fonctionnaires diront : « Vous nous avez entendus, soit vous faites quelque chose, soit votre fonction publique ne sera pas celle que vous voulez qu'elle soit – une fonction publique représentative qui peut apporter des voix, des expériences et des perspectives divergentes ». Je crains donc que nous fassions le contraire de l'autonomisation et que nous retirions plutôt le peu de pouvoir qu'il y a.

Gaveen Cadotte : C'est pourquoi je pense qu'il est si important d'agir maintenant et de poursuivre ce dialogue, compte tenu ce qui a été dit et ce que nous avons entendu. Nous devons agir en ce sens pour que les fonctionnaires puissent constater ce changement et en faire partie.

C'était ma dernière question, mais je sais qu'il y a certains points que vous voudrez peut-être examiner et répéter comme étant les principaux points à retenir. Alors, que voudriez-vous dire à tous les participants ici aujourd'hui en ce qui concerne ce que vous voulez vraiment qu'ils retiennent de cette séance?

Dr. Ian Stedman : Oui. Merci. Et merci encore à tous d'avoir passé du temps avec nous aujourd'hui. Je pense que la grande leçon à retenir de toute ma réflexion,

[00:42:00 Dr. Ian Stedman apparaît en plein écran.]

Dr. Ian Stedman : qui essaie de comprendre ce que cette conversation signifie dans le contexte historique de ce en quoi consiste la fonction publique, ce qu'elle va devenir, ce que nous voulons qu'elle devienne, c'est que nous avons oublié de trouver l'espace pour parler. C'est un monde de productivité à tout prix. C'est constant. Le public exige plus de vous. Votre ménage, votre famille et l'économie exigent davantage. C'est constant. Et nous ne faisons pas d'éthique et de valeurs avec une case à cocher. Ce n'est pas une liste de contrôle. Ce sont des conversations difficiles et inconfortables sur les nouveaux défis. Nous sommes devenus une société axée sur la technologie qui a oublié de trouver l'espace pour désactiver la technologie et se replier sur elle-même.

Ce que je retiendrais, non seulement des fonctionnaires présents, mais aussi de la direction présente, c'est qu'il faut trouver un endroit où; les téléphones cellulaires seront éteints. Là où; les codes de valeurs et d'éthique ne peuvent pas être militarisés, remettez-les dans leur étui. Il faut un endroit où; les gens peuvent se sentir à l'aise de s'asseoir ensemble et d'avoir des conversations difficiles. Parce que si vous êtes confronté à quelque chose auquel vous n'avez pas pensé, vous êtes plus susceptible de vous tromper que si vous avez eu le temps d'y réfléchir et d'en parler en premier. Je sais qu'il n'est pas toujours facile de dire que c'est possible, mais nous pouvons au moins essayer.

Et si nous voulons une fonction publique professionnelle ou les gens aiment travailler et donnent le meilleur d'eux-mêmes, nous devons réserver cet espace. Il faut créer cet espace où; nous aurons des conversations authentiques pour que nous ne laissions pas plus d'incertitude continuer de susciter la méfiance.

[00:43:49 Écran partagé : Gaveen Cadotte et Ian Stedman apparaissent dans des fenêtres de conférence vidéo.]

Gaveen Cadotte : C'est puissant. Merci beaucoup. Chers collègues dans le public, je vous remercie de votre participation. Ceci conclut notre événement d'aujourd'hui et, au nom de l'École, nous vous remercions, Ian,

[00:44:05 Gaveen Cadotte apparaît en plein écran. Texte à l'écran : Gaveen Cadotte, Bureau du Conseil privé.]

Gaveen Cadotte : pour cette conversation très riche. Encore une fois, je tiens à vous remercier tous d'avoir participé à la discussion d'aujourd'hui. J'espère que vous avez trouvé cette conversation très utile et inspirante, et qu'elle inspirera d'autres conversations au sein de vos équipes. Comme nous l'avons appris aujourd'hui, nous devons poursuivre le dialogue et faire en sorte que cela fasse partie de notre travail au sein de la fonction publique plutôt qu'un ajout.

Encore une fois, merci. Je vous encourage tous à visiter le site Web pour vous tenir au courant et vous inscrire à toutes les possibilités d'apprentissage futures. Et passez une merveilleuse journée. Merci.

[00:44:45 Le logo animé de l'EFPC apparaît à l'écran. Texte à l'écran : canada.ca/ecole.]

[00:44:50 Le logo du gouvernement du Canada apparaît, puis s'estompe.]

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